Au Togo, moins d’1% de crédits bancaires vont au secteur agricole qui occupe 60% de la population active et dont la part relative dans le PIB oscille autour de 40%, apprend-on du Plan national de développement (PND).
En effet, bien que Lomé soit la troisième place financière de l’UEMOA avec 13 banques implantées, « le financement de l’économie togolaise, bien qu’à un niveau favorable comparé aux autres pays de l’UEMOA, reste loin de la contribution apportée par ce système dans les économies émergentes », note le document. Le problème, explique-t-il, ne se trouve pas uniquement au niveau de l’accès au financement mais aussi à celui du coût exorbitant du crédit.
« Les statistiques disponibles indiquent que les taux de sortie sont entre 9% et 13 % pour les crédits bancaires et avoisinent parfois 18% voire 20% pour la microfinance. Dans un environnement caractérisé par un faible taux d’inflation, les taux réels semblent très élevés et constituent un véritable frein à l’entreprenariat en général et en particulier au développement des secteurs agricole, industriel et artisanal. Les statistiques sur la distribution du crédit indiquent aussi que les secteurs comme l’agriculture reçoivent peu de financement », détaille le plan stratégique établi pour la période 2018-2022.
Notons, toutefois, que le secteur de l’agriculture est composé de plusieurs types d’organisations paysannes, notamment de petits producteurs, des groupements et des pré-coopératives. Ce qui constitue un grand défi en termes d’organisation.
« Beaucoup reste à faire »
« En dépit des efforts louables du gouvernement au cours de ces dernières années en matière de la finance inclusive (les différents produits ont permis de toucher plus de 700.000 personnes sans revenus ou à faibles revenus), beaucoup reste à faire pour assurer le financement du secteur privé », note le PND.
Dans ce sens, poursuit-il, l’enjeu est de faire en sorte que le Fonds nationale pour la finance inclusive (FNFI) soit solidement intégré comme l’institution par excellence de la promotion de la finance accessible à tous, surtout pour les plus pauvres, les jeunes et les femmes à travers de solides partenaires et prestataires de services financiers diversifiés et pérennes et surtout à travers de produits financiers innovants et adaptés.
Un commentaire
C’est vrai . Il faut dire que le secteur agricole qui emploie plus de 70% de la population active est sous financé au Togo. Notons que la plupart des financements vont au secteur tertiaire et surtout aux commerçants qui arrivent à séduire facilement les gestionnaires de crédits dans les institutions financières classiques (les banques) . Et surtout les gestionnaires de portefeuilles de crédits des systèmes financiers décentralisés (Les institutions de microfinances.) . La raison simple de cette motivation est que surtout les commerçants respectent plus ou moins promptement leurs échéances. ce qui n’est pas le cas des entrepreneurs agricoles qui attendent la fin des saisons pour régler.
Le gestionnaire de portefeuille est noté par rapport à son encours et à son portefeuille à risque (PAR). Pour garder son portefeuille clean , eh ben , il fait plus sa propection avec les acteurs du secteur tertiaire qui lui permettent d’avoir une bonne prime et de gagner suffisamment de commission.
Par ailleurs une chose importante est de développer l’esprit entrepreneuriat chez les futurs ingenieurs ou managers agricoles qui jusqu’à l’obtention de leur diplôme n’ont pas vraiment l’idée de ce qui est veritablement « une ligne de crédit ». Et donc ne savent pas prendre de risque pour entreprendre.
Et surtout quand certaines micriofinances ,sur certaines impulsions , decident de financer les jeunes ingénieurs , la déception est plus que grande . Car l’argent obtenu est détourné pour d’autres activités carrement pour la consommation directe ( Achat de moto , lelevisions , etc)…