Deux Togolais sur trois (66%) affirment que le franc CFA profite plus à la France qu’aux pays membres de la zone franc comme le Togo et qu’il devrait être remplacé. C’est ce qui ressort des résultats contenus dans une dépêche publiée ce jeudi par Afrobaromètre, un réseau de recherche panafricain.
« Une majorité (54%) se déclarent même ‘tout à fait’ d’accord avec cette proposition. A contrario, moins d’un Togolais sur quatre (23%) quant à eux déclarent que cette monnaie est un instrument de développement pour un pays comme le Togo et devrait être maintenu », indiquent les résultats.
« Le soutien pour le remplacement du franc CFA est plus masculin (73% contre 58% chez les femmes) et urbain (73% contre 61% au milieu rural). Il est également plus proéminent chez les personnes les plus riches (78%) et chez les 36-65 ans (68%-71%) », relève le sondage.
« Le soutien au retrait du Togo de la zone franc augmente avec le niveau d’éducation, passant de 53% pour les sans éducation formelle à 76% pour les Togolais avec une éducation post-secondaire (Figure 2). Si cet avis n’est pas uniformément partagé, il reste majoritaire auprès de toutes les couches socio-démographiques des Togolais explorées ici », note la source.
Le franc des colonies françaises d’Afrique, ou franc CFA, a été créé par la France en décembre 1945 et est devenu lors des indépendances de 1960 le franc de la Communauté Financière Africaine pour les pays de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) et le franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale pour les pays membres de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC), rappellent les auteurs du sondage.
Qui de la monnaie commune de la CEDEAO
Ce sondage intervient dans un contexte quelque peu marqué par le débat autour de cette monnaie que partage encore une quinzaine de pays africains. Les uns défendant une monnaie garante de stabilité, entre autres, les autres rejetant un instrument d’assujettissement.
« Au vu des débats sur le franc CFA qui agitent depuis plusieurs années l’espace public africain et de la volonté des citoyens de s’affranchir de cette monnaie, il s’avère plus qu’important que la volonté des Etats d’Afrique de l’Ouest d’aller vers une monnaie commune de la CEDEAO se concrétisent et permettent aux populations de fermer un pan de leur histoire », conclue Afrobaromètre.