La 43 ème assemblée générale de la Fédération africaine des Compagnies d’assurance (FANAF) qui clôture ses travaux ce 21 février à Tunis a battu un record. Il y aura eu 700 délégués non membres de l’organisation sur un total de 1100 personnes venues de 57 pays. C’est la toute première fois depuis la création de la FANAF en 1976 que l’on enregistre plus de non membres que de membres lors d’une assemblée générale.
Au delà de l’affluence et de la qualité des débats, l’on constate que l’assemblée des assureurs est devenu au fil des ans une sorte de market place où l’on noue des deals, analyse de nouveaux produits et évalue les réglementations encadrant le secteur. Ainsi, la bancassurance était au banc des accusés pour des «ventes forcées» qui auraient remonté jusqu’aux régulateurs de l’assurance et des banques. Les groupes bancaires disposant de filiales en assurance ont tendance à privilégier celles-ci au nez et à la barbe des conseils de la concurrence.
Les nouvelles dispositions en matière de capital social ont été aussi critiquées en coulisses. «C’est clair, nous estimons qu’au moins 30% des compagnies ne pourront pas atteindre le seuil minimal requis, soit 3 milliards de Franc CFA au 31 mai 2019», déplore un consultant persuadé toutefois que la réforme sera bénéfique à long terme ».
Dotés de plus de capacités financières, les acteurs de l’assurance pourront aller à la rencontre d’une classe moyenne qui représente 34% de la population africaine. Avec 16% de la population mondiale, le continent compte moins de 3% des primes d’assurance émises dans le monde. Mais, comme le dira Adama Ndiaye, président de la FANAF, citant l’économiste sénégalais Felwine Sarr, «l’Afrique n’a personne à rattraper». Peu importe que la part africaine dans les primes mondiales soit de 1,5%, peu importe que l’africain dépense 70 dollars par an (pour l’assurance) contre 2700 dollars pour l’Européen, «nous devons nous hisser à la hauteur de nos potentialités».. Et Adama Ndiaye de passer en revue ces mesures qui pourraient accélérer le taux de pénétration du secteur comme l’élargissement du champ des assurances obligatoires et le développement des produits adaptés aux mentalités africaines. Abondant dans le même sens, Lamia Ben Mahmoud, présidente de Tunis Ré, estime quecle développement ne peut se concevoir qu’à travers des instruments qui peuvent réduire les incertitudes de l’environnement financier géopolitique et autres.
En attendant, la concurrence déloyale, très vive sur certains segments , retarde le développement du secteur. Il est urgent de revenir aux fondamentaux de l’assurance.