Il y a un an, le 22 février 2018, l’État djiboutien mettait fin de manière anticipée à la concession du terminal à conteneurs de Doraleh, attribuée en 2006 à la société Doraleh Container Terminal (DCT), entreprise contrôlée de facto par l’actionnaire minoritaire DP World.
Un an après la rupture de la concession, motivée par les impératifs de développement du pays et le contrôle de ses infrastructures stratégiques, le terminal à conteneurs de Doraleh s’est imposé comme une structure portuaire performante, opérée par une entreprise djiboutienne à capitaux 100% public, la SGTD, qui œuvre pour l’intérêt commun. Et cela malgré les campagnes de « fake news », la multiplication des procédures légales, les tentatives d’intimidations de l’État djiboutien et de ses partenaires stratégiques par DP World.
Situé à l’embouchure du détroit de Bab el Mandeb, aux carrefours des principales routes commerciales du monde, le terminal portuaire a clairement de multiples vocations : servir sa région, et en premier lieu la nation éthiopienne sœur, mais aussi se positionner comme une grande plateforme de transbordement, en ligne direct avec l’Asie.
Début février, devant les membres de la commission des forces armées du Sénat américain, le général Thomas Waldhauser, commandant en chef d’Africom (United States Africa Command) soulignait lui-même que le port à container de Doraleh fournissait de meilleures prestations depuis le départ de DP World. Et que la République de Djibouti était un partenaire stratégique important des États-Unis grâce aux plateformes logistiques et stratégiques que le pays offre aux forces américaines dans la région et en Afrique.
Les ambitions de Djibouti ne se limitent pas au port de Doraleh. Le terminal à conteneurs constitue l’une des pièces maîtresses d’un ambitieux projet de développement national : faire de Djibouti un hub commercial et logistique de premier plan entre l’Asie, l’Afrique et le reste du monde. Au développement de Doraleh s’ajoute la mise en place du nouveau port multi-purpose sur le même site (DMP, mai 2017) et l’ouverture des ports de Goubet et de Tadjourah (juin 2017). À cette montée en puissance, il faut ajouter le développement de la nouvelle zone franche, qui a vocation à être la plus grande d’Afrique (inaugurée en juillet 2018), et le démarrage effectif de la nouvelle liaison ferroviaire entre Djibouti et Addis-Abeba (janvier 2018).
Plus récemment encore, un accord aux répercussions globales a été conclu le 17 février dernier dans le domaine de l’énergie entre l’Éthiopie et Djibouti. Il prévoit la mise en service d’un gazoduc entre les gisements de gaz naturel du bassin d’Ogaden en Éthiopie et la côte djiboutienne. Puis, dans une deuxième étape, la construction et l’exploitation d’une usine de liquéfaction de gaz naturel et d’un terminal gazier dans la zone de Damerjog, le tout avec un financement privé global de l’ordre de 4 milliards de dollars américains de POLY-GCL Petroleum Group Holdings Limited (Chine), le promoteur de ce méga projet.
L’économie éthiopienne est sur une perspective ascendante à long terme. Les liens entre les deux nations, stratégiques, commerciaux et culturels sont profonds, anciens. La spectaculaire « détente » régionale accentue les opportunités pour tous. De son coté, Djibouti a massivement investi, depuis des années, dans la mise en place d’infrastructures porteuses et dans un cadre légal fortement favorable au secteur privé et aux entreprises de services. Progression soulignée par le bond de 55 places dans le classement 2018 de Doing Business.
Le projet de développement de Djibouti est donc clairement en marche. Les investissements majeurs, les montants engagés, témoignent de la confiance des partenaires internationaux dans la vision à long terme de Djibouti.
La république de Chine a participé activement à cet effort, soit en termes d’investissements directs soit par le biais de financements de projets djiboutiens. Et dans le cadre des nouvelles routes de la soie et de sa stratégie africaine, la Chine s’est imposée comme un partenaire essentiel.
Cette « grande ambition Djibouti » s’appuie sur un équilibre géostratégique constant. Situé sur une route maritime vitale pour le commerce mondial, Djibouti assume pleinement son rôle dans le maintien de la sécurité dans le golfe d’Aden et dans la lutte contre le terrorisme. Djibouti s’est également affirmé comme un hub humanitaire primordial, en particulier pour venir en aide aux populations civiles victimes du conflit au Yémen.
La République de Djibouti, soucieuse de ses responsabilités et de ses alliances, tient en tout état de cause à assurer les grandes nations amies de son engagement d’ouverture, de sa volonté de défendre les intérêts de chacun dans le respect du droit djiboutien et de l’équité.