« Les plus importantes économies africaines sont des pays disposant de leurs monnaies nationales »
Les plus importantes économies africaines sont des pays disposant de leurs monnaies nationales. C’est l’extrait d’un message twitté mercredi soir par Gilbert Bawara, le ministre togolais de la Fonction publique qui exprimait son point de vue sur le débat lié au franc CFA, un vieux sujet revenu depuis quelques semaines dans les médias. Appelant les uns et les autres à se départir de l’émotif et du sensationnel.
Après les sorties de ses compatriotes Kossi Tenou, directeur national de la BCEAO et Kako Nubukpo, ancien ministre chargé de la prospective, le ministre togolais Gilbert Bawara prend aussi la parole. Considéré depuis comme porte-parole du gouvernement – dont il est le numéro 2 -, ce proche de Faure Gnassingbé pèse ses mots pour tenter d’éteindre le feu.
« En Afrique, et particulièrement au sein de l’UEMOA et de la CEMAC, nous ne devrions pas et nous ne devons absolument pas nous laisser distraire par de faux débats qui procèdent davantage du dogmatisme, de l’émotif et du sensationnel, concernant la question du franc CFA. Ça fait faussement panafricain et nationaliste ! », écrit-il. « Nos pays sont confrontés à de réels et sérieux défis économiques, de productivité, de transformations structurelles, de compétitive et de croissance ».
Selon le ministre togolais connu pour ses propos « peu courtois » envers l’opposition politique de Faure Gnassingbé, la production de richesses et le niveau de prospérité restent largement en deçà des besoins et des aspirations légitimes des populations. « En témoignent les faibles revenus et les injustices et inégalités perceptibles. Mais ne déplaçons pas les problèmes ».
« Aucun économiste sérieux ne peut soutenir que la monnaie, a elle tout seule, équivaut à la politique monétaire, et cette dernière n’est pas équivalente d’une politique économique encore moins d’une stratégie de croissance et de développement. Les débats et discussions sur le franc CFA sont légitimes et souhaitables ; mais les termes et les paramètres d’un débat serein sont faussés par le climat d’hystérie qui se développe, sans que de vraies solutions sérieuses, viables et solides ne soient esquissées et proposées », poursuit l’ancien ministre des affaires étrangères du Togo.
« Nos pays et leurs dirigeants réfléchissent et travaillent pour renforcer les espaces d’intégration, de croissance, de prospérité et de développement. Toutes les bonnes idées pour y contribuer et les aider sont les bienvenues », lance Gilbert Bawara qui appelle à « cesser » de « dissiper nos énergies sur de fausses bonnes idées ».
« Les plus importantes économies africaines sont des pays disposant de leurs monnaies nationales, notamment l’Afrique du sud, l’Egypte, le Nigeria, Algérie, Angola, RDC… Donc identifions et traitons les véritables problèmes et défis », note le ministre qui conclue : « je n’ai pas de solutions, mais réfléchissons ensemble ».
Un commentaire
Quel sens donnez-vous à « plus importantes économies »?
La prétendue importance des économies des pays cités (Egypte, Nigeria, Angola, Algérie, RDC, …), vous la mesurez sur 3 critères: richesse minière, population et donc PIB, mais pas sur la qualité de la gestion de leurs monnaies.
Le niveau et la qualité de vie d’une population ne se mesurent pas au PIB. La preuve: un Cap-Verdien, un Mauricien ou on Seychellois, pays lilliputiens et sans ressources minières ont un niveau de vie plus élevé que celui d’ un Egyptien, Nigérian , Angolais, Congolais …