Abidjan se relance dans concurrence portuaire en Afrique de l’ouest. La Côte d’Ivoire vient en effet de lever la principale faiblesse de sa plateforme portuaire avec la fin des travaux d’approfondissement et d’élargissement du canal de Vridi, son point d’accès à la mer.
Ce 21 février en effet, le canal de Vridi dans sa nouvelle configuration a été inauguré par le premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly. Avec un tirant d’eau de 14 à 16 m, et une passe d’entrée élargie à 350 m (contre 200 m auparavant), le port d’Abidjan pourra accueillir à ses quais les plus grands navires qui fréquentent les côtes africaines ; ces géants des mers capables de transporter 10 000 conteneurs avec un tirant d’eau allant jusqu’à 16 m et et longs de 350 m. Une grande révolution pour ce qui est considéré comme le poumon économique et qui ne pouvait recevoir que des navires d’une capacité de 3 500 conteneurs et un tirant d’eau maximal de 12 m.
Pour illustrer les gains de compétitivité qui va induire le redimensionnement du canal, Hien Sié, le directeur général du port, a relevé que le coût d’exploitation journalier d’un navire transportant 3 500 conteneurs est de 20 000 dollars, alors que celui transportant 10 000 conteneurs est de 30 000 dollars. Une différence nette qui va rehausser l’attractivité de la plateforme portuaire d’Abidjan.
D’un investissement de 150 milliards FCFA, les travaux du canal de Vridi, qui ont duré 37 mois, ouvrent donc une nouvelle ère dans la compétition portuaire en Afrique, Abidjan n’ayant jamais caché son ambition d’être le premier port de la côte Atlantique entre Tanger au nord et le Cap au sud.
Pour Gon Coulibaly, ce chantier gigantesque opéré par la firme chinoise China Harbour Engineering Company, s’inscrit dans un vaste programme d’investissement global de 800 milliards FCFA prévu sur la période 2012-2020, qui va repositionner Abidjan comme un passage de choix des grands armateurs du monde.
Au nombre des grands projets, il faut noter la construction d’un second port à conteneur d’Abidjan, d’un nouveau port de pêche, d’un terminal céréalier et d’un terminal minéralier et fruitier, a détaillé le chef du gouvernement.
Le port d’Abidjan qui représente 75% du commerce extérieur du pays, accueille également le trafic de pays sans frontière maritime de l’Afrique de l’Ouest. En 2018, le volume de son trafic était estimé à 24 millions de tonnes.