Une année après son adoption à Kigali, la Zone de libre-échange continental africaine a fait bien des progrès. Le Maroc vient tout juste de ratifier ce texte, le 23 février, le rapprochant encore plus près d’une adoption au cours de cette année. Il ne reste plus en effet que deux ratifications pour déclencher le seuil d’entrée en vigueur de ce vaste marché de 1,2 milliard d’habitants sensé faire porter le commerce intra-africain de 18% actuellement à 51% à l’horizon 2022.
Avec la ZLECAF, 90 % des échanges de biens seront dégrevés des droits de douane. Les 84 000 kilomètres de frontières qui existent actuellement en Afrique devront disparaître à terme.
L’arrivée du royaume dans le grand marché de la ZLECAF confirme les assurances de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine. En marge de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine tenue le 13 février, le haut fonctionnaire tchadien avait estimé que la mise en place de l’accord sur la ZLECAF sera une réalité « dans les semaines à venir ».
Pour entrer en vigueur, cet accord signé lors du sommet extraordinaire de l’Union Africaine, le 31 mars 2018 à Kigali, devrait être ratifié par 22 membres sur les 44 Etats signataires.
Depuis le sommet de Kigali, cinq pays ont signé l’accord dont l’Afrique du Sud, réticente au départ. Le Nigeria, première économie africaine, fait partie des derniers pays africains à ne pas avoir rejoint l’appel de Kigali. Il en est de même du Bénin et de l’Erythrée.
Les annexes de la ZLECAF
Au delà de son adoption, la ZLECAF comporte des principes et des volets pratiques importants. Comme l’a rappelé le président de la Commission de l’Union africaine, «les engagements internationaux souscrits par certains États membres avec des parties tierces ne contredisent pas les dispositions de cette zone de libre échange». Des clarifications sont aussi à apporter sur le marché unique pour le transport aérien (ratifié déjà par 28 pays) et surtout le protocole sur la liberté de circulation des personnes et le passeport africain (ratifiée seulement par le Rwanda).