Les Nations unies ont exprimé leur appréciation sur l’état d’avancement de la démarcation de la frontière entre les deux pays.
La pose de la dernière borne pour démarquer définitivement une frontière longue de plus de 2000 kilomètres entre le Nigeria et le Cameroun n’est peut-être pas pour demain, à cause notamment des enjeux sécuritaires liés aux activités de la secte terroriste nigériane Boko Haram dont la réduction de la capacité militaire est loin d’endiguer sa capacité de nuisance. Toutefois, au regard des avancées du processus de bornage, l’Organisation des Nations unies (ONU) n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction au sujet de la démarcation de la frontière entre le Cameroun et le Nigeria. C’était le 13 mars 2019, au terme d’une visite en terre camerounaise du représentant de secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et la Sahel Mohamed Ibn Chambas.
En visite au Cameroun pour s’enquérir de l’évolution de ce dossier, le diplomate onusien a eu des entretiens avec le Premier ministre Joseph Dion Ngute. Faisant le point de sa visite, l’envoyé d’Antonio Guturres, a précisé que « le travail avance bien malgré quelques difficultés géographiques et sécuritaires. Mais tout va pour le mieux et nous espérons boucler ce dossier bientôt ».
En tout état de cause, l’émissaire du secrétaire général de l’ONU s’est félicité « de la bonne disposition des présidents nigérian Mohammadu Buhari et camerounais Paul Biya à œuvrer dans le sens d’une évolution rapide pour la fin des travaux ». Il s’agit là sans doute, d’un pré requis essentiel pour pourvoir mener le processus de démarcation à son terme.
Longue de 2100 km, la frontière entre les deux pays fait l’objet d’une démarcation après les Accords de Green three (Etats-Unis) de 2006 signés entre le Cameroun et le Nigeria mettant fin au différend frontalier entre les deux voisins sur la péninsule de Bakassi, dans la région du Sud-ouest. Un accord paraphé par le chef de l’Etat camerounais Paul Biya et son homologue nigérian d’alors Olusegun Obasanjo, en présence du secrétaire général de l’ONU d’alors le Ghanéen Koffi Ata Annan, et devant les pays amis, notamment les Etats-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France alors que les armées nigériane et camerounaise ont eu plusieurs accrochages pendant une quinzaine d’années. Territoire riche en hydrocarbures, le Nigeria disputait Bakassi au Cameroun depuis les années 1990, avant de reconnaître officiellement qu’il s’agit bel et bien d’un territoire camerounais nonobstant le fait que la majorité des habitants sont des Nigérians.