La banque africaine Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a dû injecter 64 millions de dollars dans sa filiale nigériane pour mettre fin à une polémique avec les autorités de ce pays. Tout est partie de l’adoption par Ecobank dans ses comptes 2017 d’un taux de change Naira/dollars different du taux officiel appliqué par la banque centrale. Le différentiel qui en a résulté a affecté le ratio de fonds propres de Ecobank Nigeria, la plus grande filiale du groupe tant par le total bilan que par le ratio des créances en souffrance et, fatalement, des provisions.
Pour rappel, le conseil d’administration avait décidé, en novembre, d’adopter un taux de change du marché de 364 nairas pour un dollar, alors que le taux de change officiel du Nigéria accordait un dollar pouf 306 naira. La sanction est d’autant plus sévère que beaucoup de banques nigérianes ont usé de la même méthode qu’Ecobank. Ainsi, pour les résultats de l’exercice 2017, GT Bank, Zenith Bank, Access Bank et StanbicIBTC ont tous utilisé des taux différents Naira par rapport au dollar américain, soit bien loin du taux officiel. La faute de la banque panafricaine serait-elle d’avoir fait montre de transparence en divulguant son taux de change là où les autres banques font preuve de discrétion ?
Présent dans 36 pays, ETI est fortement exposée au risque de change structurel lié à ses opérations dans différentes devises. En 2016, toutes les principales devises des pays de présence se sont fortement dépréciées par rapport à la devise de reporting d’ETI, le dollar américain. L’effet cumulé est une perte de conversion de 625 millions USD lors de la consolidation à fin 2016, correspondant à 25% des capitaux propres d’ouverture du groupe.