Le 7 ème congrès et exposition du pétrole africain (CAPE VII) s’est ouvert ce 3 avril 2019 à Malabo, capitale de la Guinée Équatoriale, sous le thème de la prospérité partagée. Quelque 700 délégués de 38 nationalités (dont 23 africaines )de tous les continents ont fait le déplacement de Malabo, une ville aux infrastructures ultramodernes construites sur la rente pétrolière.
Parmi les 13 compagnies africaines présentes à cette conférence , le géant nigérian NNPC, l’ivoirienne Petroci ou encore la sud-soudanaise Sudapec.
Pour Mahaman Laouan Gaya, secrétaire général de l’Association des pays africains producteurs de pétrole (APPO), représentant 18 membres, soit 95% de la production africaine, «le continent doit s’unir pour avoir son mot à dire sur l’échiquier mondial du pétrole». Pris isolément, les pays africains ne peuvent pas rivaliser avec les puissances pétrolières , poursuit le haut cadre nigérien qui estime que le défi énergétique se place tout juste derrière le défi alimentaire.
Un point de vue partagé par Mohamed Sanusi Barkindo, secrétaire général de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), qui a tout d’abord rendu un vibrant hommage au leadership du président Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo et
salué l’initiative de la Guinée Équatoriale de faire de 2019 l’année de l’ énergie.
Le nigérian s’est dit impressionné par la politique de diversification économique engagée par le gouvernement equato-guinéen dans les infrastructures, l’Agriculture et les services financiers. Appelant à la promotion de la coopération interafricaine, Sanusi Barkindo s’est dit optimiste quant au futur du secteur.
A la suite du secrétaire général de l’OPEP, le ministre equato-guinéen du pétrole, Gabriel Mbaga Obiqng Lima, a estimé que cet événement offre un espace de dialogue et de concertation entre acteurs africains. «Nous devons harmoniser nos lois et législations , notamment sur le local content , qui doit bénéficier d’une approche commune dans toutes nos juridictions».
La mondialisation nous impose des politiques communes. C’est ce qu’a déclaré en substance le président Obiang Nguéma qui a livré sa vision panafricaine des défis du pétrole. «la globalisation nous pousse vers de nouvelles orientations pour garantir et faire valoir nos aspirations». L’Afrique doit, après plus d’un demi siècle de dépendance, revoir ses rapports avec le monde développé. Car «les temps ont changé», poursuit le président équato-guinéen insistant sur la formation des resources humaines, le développement des nouvelles technologies et la nécessité de cette approche commune qui, souvent, fait défaut.
Le sommet de Malabo se déroule dans un contexte particulier. Entre 2015 et 2016, les activités d’exploration et de production pétrolières sont en baisse de 27%. Depuis 2017, l’on assiste à un timide regain de l’activité. Les tendances se confirment en 2018 et 2019. C’est dire que l’Afrique a une nouvelle fois l’occasion de saisir la balle au rebond pour faire du pétrole le socle de sa transformation économique et sociale.