La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) ont opté pour l’harmonisation du Tarif extérieur commun (TEC) ce qui consacre la naissance d’une seule et unique zone de libre échange pour la région.
L’Afrique centrale est souvent présentée comme la région la moins intégrée d’Afrique, avec non seulement avec l’imposition de visa pour les ressortissants de la communauté par certains pays, mais également, l’existence des barrières douanières au sein de ladite communauté qui plombent l’activité économique. L’une des conséquences de cette situation est le niveau quasiment nul des échanges économiques et commerciaux entre les pays d’Afrique centrale qui se situent à moins de 3% par an. Un vrai désastre pour ces Etats pourtant condamnés à vivre ensemble, car unis par « l’histoire et la géographie ».
Au regard de ce qui précède, la seule décision d’harmoniser le Tarif extérieur commun (TEC) constitue déjà une mini révolution s’accordent des experts qui participent du 8 au 16 mai 2019 à Douala, à un atelier sur cette problématique en attendant de voir l’impact que cette harmonisation du tarif extérieur commun apportera dans l’amélioration et le renforcement des échanges économiques dans la sous-région. En tout état de cause, il s’agit là d’une « avancée significative » dans le projet de parvenir à la création d’une seule institution sous-régionale, s’est félicité Patrice Libon Badjang, le coordonnateur du secrétariat technique du Comité de pilotage de la rationalisation des communautés économiques régionales en Afrique centrale (Copil/Cer/Ac).
Un marché de 50 à 200 millions d’habitants
Présentant le cadre réglementaire desdites assises, il a indiqué que « le président Paul Biya a reçu mandat de ses pairs, en 2009 à Kinshasa, d’harmoniser les instruments politiques et programmes de la CEEAC et de la CEMAC pour, à terme, aller vers une seule communauté économique régionale en Afrique centrale ». Sur la base de cet accord, l’Afrique centrale dispose désormais d’une zone de libre échange unifiée, regroupant les onze Etats de la CEEAC que sont : l’Angola, le Burundi, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Rwanda, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad.
Une option qui devrait apporter des changements majeurs dans l’intégration communautaire des pays de la sous-région, puisque « désormais, on n’aura plus deux agréments pour le même produit ». Selon les nouvelles dispositions, « un seul agrément sera cosigné par le président de la Commission de la CEMAC et par le secrétaire général de la CEEAC », a-t-on rassuré auprès du secrétariat technique du (Copil/Cer/Ac).
Après cette étape préliminaire, la seconde phase portera notamment sur la mise en place d’une union douanière à onze Etats, confirmant l’harmonisation des procédures étant donné que « nous sommes en train de travailler sur le nouveau tarif extérieur commun », ont rassuré des experts. S’accordant sur une nouvelle structure tarifaire, les onze Etats vont poursuivre les discussions pour harmoniser d’autres mécanismes communautaires, et dont la plus grande innovation est sans conteste, le passage d’un marché de consommateurs estimé à 50 millions à près de 200 millions d’habitants.