Au lendemain de la disparition de 353 cargaisons de bois précieux dans ce qui constitue un scandale d’Etat, le président Ali Bongo a émis un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du vice-président.
“Il est mis fin aux fonctions du Vice-Président de la République, Monsieur Pierre Claver Maganga Moussavou », lit-on dans ce texte qui limoge par la même occasion Guy-Bertrand Mapangou, ministre d’Etat, ministre des Forêts et de l’Environnement, chargé du Plan Climat. Du coup, ce ministère stratégique des Forêts et de l’Environnement sera désormais rattaché aux services du Premier Ministre et placé sous l’autorité directe du Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Ces deux personnalités sont donc les deux grandes victimes du scandale du trafic du kévazingo, bois précieux très recherché. Le procureur de la République, Olivier Nzahou, avait annoncé que le chinois François Wu était le cerveau ayant planifié la disparition des 353 containers chargés de kevazingo, ce bois précieux et rare vendu à prix d’or en Asie. Les noms des deux personnalités limogées sont régulièrement revenues dans la presse ces derniers jours. C’est le cas en particulier d’une autorisation de transporter le bois précieux, signé par le ministre des Forêts, Guy Bertrand Mapangou, qui a vu plusieurs de ses collaborateurs suspendus en fin de semaine.
Dans un communiqué diffusé le 20 mai , le ministre avait plaidé son innocence. De son côté, l’avocat de l’homme d’affaires chinois, François Wu, présenté comme le cerveau du trafic de ce bois précieux, a choisi de dénoncer lundi, une justice qui ne garantit pas la présomption d’innocence, affirmant que son client n’avait pas été convoqué dans cette affaire.
En restera-t-on là dans les limogeages? Le ministre l’Économie, Jean Marie Ogandaga, dont plusieurs collaborateurs ont également été suspendus, conserve pour le moment son poste dans, il faut le dire, une relative psychose .