Stanislas Zézé, PDG de Bloomfield Investment Corporation, était le grand invité, samedi 11 mai, du CESAG Dakar, l’institut d’élites qui forme aux métiers de finance et de gestion. Dans cet antre aux dimensions de l’UEMOA, le meilleur financier africain de l’année 2018 selon Financial Afrik a livré une présentation magistrale de la notation financière . «Un outil de transparence» qui existe depuis 30 ans avec pour mission la «diminution du coût de risque» et l’amélioration de la relation entre les donneurs d’ordres et les mandataires.
En zone UEMOA, la notation fait son chemin depuis 2007, explique le conférencier qui met en exergue, parmi les obstacles à la vulgarisation de cet outil attitré des marchés financiers, la «culture d’opacité» , caractéristique de l’Afrique de l’Ouest.
L’Agence Bloomfield compte plus de 100 entreprises dans son portefeuille et a réalisé plus de 2 000 notations en douze ans. Répondant aux questions des étudiants, Stanislas Zézé a précisé qu’une émission obligataire est moins coûteuse avec une notation préalable. Et de prendre l’exemple du port autonome de Dakar qui avait émis il y a quelques années un emprunt de 30 milliards de Franc CFA sur dix ans avec des garanties de 6,6 milliards de FCFA. Aujourd’hui, fort de son investment grade, le PAD souscrirait à cet emprunt sans garantie avec un coût de 400 millions de Franc CFA.
La spécificité d’une agence comme Bloomfield est d’évaluer la note des pays ou entités en monnaie locale plutôt qu’en devises étrangères. La notation en monnaie locale a l’avantage d’évaluer la solvabilité réelle de l’entité évaluée alors que la notation étrangère, biaisée par le risque de change, fournit le risque de contrepartie en devises étrangères. La faiblesse des niveaux de devises en Afrique explique le fait que la moyenne des pays soit logée à la catégorie B. La zone UEMOA dispose de 4,2 mois de réserves de devises contre 40 mois pour Botswana, pays africain le mieux noté avec un «A» solide.