Le 25 mai 1963 naissait l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Addis Abeba sous une règle canonique: l’intangibilité des frontières issues de la colonisation. La nouvelle organisation, plus fédérative que l’Union des Etats africains formés trois ans plutôt entre le Ghana, la Guinée et le Mali des révolutionnaires Kwamé Nkrumah, Sékou Touré et Modibo Keita, issue elle même de l’éphémère et symbolique Union Ghana-Guinée Conakry de 1958, se positionnait pour l’indépendance totale de l’Afrique et pour la concrétisation de l’unité politique et économique africaine.
L’acte de naissance de l’OUA fut signé par 32 pays dans un consensus relatif troublé par la fracture entre souverainistes et fédéralistes. Lors des discours de cette journée mémorable du 25 mai 1963, quelques frictions sont relevées entre l’Ethiopie et la Somalie à cause des frontières. Les problèmes de décolonisation seront à l’origine de la Reconnaissance de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en 1984 entrainant le retrait du Maroc et le boycott temporaire du Zaïre. Sous le togolais Edem Kodjo, alors secrétaire général, l’organisation panafricaine alla plus loin en reconnaissant une entité encore aujourd’hui non reconnue par la Ligue Arabe et l’ONU. Le Maroc annoncera son intention de réintégrer l’organisation devenue l’UA, le 18 juillet 2016 lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement organisé à Kigali. L’Union africaine actera formellement ce retour le 30 janvier 2017.
Sur le plan économique, plusieurs traités furent signés entre les Etats-membres comme celui d’Abuja en 1991 prévoyant un marché commun à l’horizon 2025. La tentative la plus aboutie fut celle initiée par feu Mouammar Kadhafi le 9 septembre 1999 avec la déclaration de Syrte fixant l’objectif de la création d’une Union africaine. Le traité est signé le 11 juillet 2000 à Lomé, au Togo.
Ce n’est que le 9 juillet 2002, soit deux ans après la signature de son traité constitutif, que l’Union africaine s’est substituée à l’OUA. Un an plus tard, en juillet 2003, à l’occasion du sommet de Maputo (au Mozambique), furent mises en place certaines institutions dont la Commission de l’Union africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de paix et de sécurité (CPS).Le 21 mars 2018, 44 États membres de l’Union africaine signent un accord établissant la Zone de libre-échange continentale, qualifié de «moment historique» par le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat. La ZLEC devrait en principe entrer en vigueur entre le 4 et le 8 juillet 2019 prochains à Niamey à l’occasion du sommet des chefs de l’Etat de l’Union.