Le Cameroun dont la capacité en matière d’énergies renouvelables se situe actuellement autour de 1 % entend la porter à 25% à l’horizon 2030 à travers l’intensification des investissements dans ce segment.
Dans l’une perspective visant à apporter un équilibrage au mix énergétique national dominé par l’hydroélectricité à plus de 90%, les autorités camerounaises ont prévu d’intensifier et de diversifier des investissements dans ce secteur. Il s’agit à terme, de sortir de la dépendance des grands projets hydroélectriques qui nécessitent la mobilisation d’importants moyens financiers.
Selon l’étude, plusieurs projets dans ce segment sont en phase de démarrage, conformément à l’engagement pris par le Cameroun lors du sommet sur le climat COP21 à Paris en France en 2015 d’investir davantage dans les énergies renouvelables. Le Cameroun, soulignent des experts, constitue « un énorme scandale énergétique en termes d’énergies renouvelables », dont la sous-exploitation ou l’inexploitation maintient plus de 10 millions de personnes sans électricité.
Le pays dont la partie méridionale représente la seconde réserve de la biosphère dans le Bassin du Congo et dont la partie septentrionale constitue « une mine d’or » pour le développement de l’énergie solaire exploite moins de 2% de son énorme potentiel d’énergies renouvelables alors qu’à peine 62% de la population a accès à l’électricité selon une récente étude de la Banque mondiale (BM). A ce déficit, s’ajoutent de fréquentes coupures d’électricité qui affectent le fonctionnement des administrations et des ménages.
Dans l’optique d’inverser cette tendance, plusieurs projets sont dans le pipe, entre autres, le projet d’électrification de 1000 localités rurales par système solaire photovoltaïque lancé en 2017 qui a déjà permis de couvrir 350 localités à travers le pays. Il est également prévu le développement de 50 mini-centrales solaires, avec l’implication de l’Agence d’électrification rurale (AER) sans oublier des projets bénéficiant de l’appui des bailleurs de fonds.
Par ailleurs, 148 sites représentant un potentiel de 5KW à 500KW et 17 sites représentant un potentiel de 10 MW ont été répertoriés, alors que la mise en place de 20 agropoles devrait permettre de produire 200 MW d’électricité et 120 m3 de biogaz. Pour atteindre 25% d’énergies renouvelables au cours des dix prochaines années, les autorités camerounaises comptent sur cette répartition : 11% de la petite hydroélectricité, 7% pour la biomasse, 6% pour l’énergie solaire photovoltaïque et 1% de l’énergie éolienne.