Le duel entre le président Alassane Ouattara et l’ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, déborde la lagune Ebrié. L’ancien leader des Forces nouvelles a adressé une lettre de « protestation » et d' »interpellation » à l’attention du Bureau de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) en constant qu’il a été déchu depuis avril 2019 de son poste de vice-président du bureau.
La missive datée du 30 mai 2019 proteste contre les « violations de règlement, des principes et des valeurs » de l’institution francophone et, d’autre part, contre la violation des statuts de l’assemblée nationale ivoirienne. La nouvelle liste publiée sur le site de l’APF est bien différente de celle initiale de la section ivoirienne publiée au début de la législature 2016-2020. Cette « irrégularité » jette de nouveau le trouble dans la section ivoirienne qui connaît une histoire pour le moins mouvementée dans ses rapports avec le parlement de la Francophonie.
Admise en 1967, suspendue en 1998 puis réintégrée en 2001 avant d’être de nouveau suspendue en 2006 pour être réintroduite en 2012, la branche ivoirienne est de nouveau au centre des interrogations. En changeant sa liste à la hussarde, une histoire d’évincer Guillaume Soro, démissionnaire de son poste de président de l’assemblée nationale ivoirienne depuis le 8 février 2019 (il a été remplacé par Amadou Soumahoro) , la section ivoirienne semble avoir pris beaucoup de liberté avec les textes de l’APF.
A moins que celle-ci, obligée par la realpolitik, ne se dédise et accepte ce que le principal lésé estime comme une « forfaiture » en prix à payer pour maintenir la paix, anti-démocratique soit-elle, dans son village francophone.