Après des tractations houleuses qui ont failli faire achopper la publication du communiqué final, les représentants du G20, réunis depuis samedi à Fukuoka au Japon, se sont quittés sur un communiqué minimaliste.
Dans sa version finale, le communiqué du G20 rejette une clause qui avait été suggérée samedi, consistant à « reconnaître la nécessité pressante de résoudre les tensions commerciales ».
Cette suppression, à l’instigation des Etats-Unis selon des sources internes au G20, traduit la volonté des Etats-Unis de ne pas être gênés dans leur bras de fer avec Pékin, qui les a conduits déjà à relever sensiblement les droits de douane sur une bonne partie des produits importés de Chine. Le communiqué final ne dit pas non plus noir sur blanc que l’aggravation du conflit commercial américano-chinois nuit à la croissance mondiale.
Les ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G20 ont joué avec les mots tout au long de cette rencontre informelle, ménageant Pekin et Washington. Les argentiers ont constaté que les tensions commerciales et géopolitiques s’étaient « intensifiées », faisant peser des risques sur le redressement de la croissance mondiale, évitant toutefois d’appeler à une résolution du conflit en cours entre Etats-Unis et Chine sur le commerce.
Du reste, le communiqué final précise que les partenaires du G20 sont convenus d’établir d’ici 2020 des règles communes pour en finir avec les niches fiscales dont bénéficient les « Gafa » comme Facebook et Google pour minimiser leurs impôts.
En vertu des nouvelles règles, la fiscalité des grandes multinationales s’alourdira et il sera plus difficile pour des pays comme l’Irlande d’attirer des investissements étrangers directs sur la promesse de taux d’imposition très bas sur les sociétés.
Le G20 s’engage à améliorer la transparence de la part des créanciers et des emprunteurs, et de rendre le développement des infrastructures plus « soutenable » – une initiative lancée à la suite des plaintes de ceux pour qui le projet massif d’infrastructures des Chinois, « Ceinture et Route », enchaîne les pays défavorisés à des dettes qu’ils ne pourront pas rembourser.
« La croissance mondiale semble se stabiliser, et devrait reprendre modérément cette année et en 2020 », a déclaré le G20 dans son communiqué de clôture.