Le Fonds monétaire international (FMI) s’est de nouveau prononcé sur le processus de réformes des banques publiques togolaises, engagé depuis une dizaine d’années. Et qui peine à aboutir après plusieurs rebondissements.
Dans un communiqué publié jeudi 27 juin, l’organisation indique qu’il est « important » d’achever les réformes de l’Union togolaise de banque (UTB) et de la Banque togolaise pour le commerce et l’industrie (BTCI), les deux banques restées dans le giron de l’Etat. « Le processus de privatisation devrait être finalisé. Les prêts improductifs élevés doivent également être abordés », précise-t-elle.
L’Etat qui, il y a 5 années environ, avait envisagé une fusion des deux structures a changé d’avis l’an dernier. Le coût de l’opération, indique–t-on, est assez élevé pour son budget (plus de 54 milliards de F CFA). Un processus de privatisation avait donc été adopté par le conseil des ministres, de même que les lois portant privatisation de deux entités.
« Avec le FMI, nous avons convenu d’accélérer la privatisation de la BTCI et de donner un peu plus de temps dans la privatisation de l’UTB », avait confié à Financial Afrik, le ministre des Finances, Sani Yaya, en marge du lancement du Plan national de développement (PND) le 4 mars 2019. « Nous avons des offres qui sont en cours de revue. Il y a un comité qui a été mis en place pour nous appuyer dans la négociation dans le cadre de la BTCI », avait-il indiqué.
Pour ce qui est de l’UTB, « nous sommes en train d’élaborer les termes de références que nous avons pratiquement finalisés pour le recrutement de deux cabinets ». Le premier sera chargé d’aider « la banque à faire ses projections financières et son nouveau business plan, et faire l’évaluation de la banque jusqu’au 31 décembre 2018 ». Le second sera recruté « pour appuyer l’Etat dans le cadre de cet appel d’offres et de la négociation. Nous n’avons pas encore lancé l’appel d’offres pour le recrutement de ces deux cabinets ».
Renforcer la capacité d’action des banques
C’est depuis 2011 que l’Etat a décidé de se désengager de ses quatre banques publiques « conformément à la loi 2010-012 du 07 octobre 2010, et dans le cadre de sa politique de libéralisation de l’économie ». Mais, seules deux avaient trouvé preneurs. La Banque togolaise pour le développement (BTD) reprise par Oragroup pour environ 20 milliards de FCFA, et la Banque Internationale pour l’Afrique au Togo (BIA-Togo) reprise par Attijariwafa Bank pour un montant de 15 milliards de F CFA.
Les objectifs de cette privatisation étaient de poursuivre l’assainissement du secteur bancaire, de renforcer la capacité d’action de ces banques par la consolidation et la diversification de leur actionnariat, d’améliorer leurs performances en matière de gouvernance par une gestion purement privée et de créer les conditions pour une meilleure participation de ces banques au financement de l’économie. « A terme, le gouvernement entend récupérer au minimum 90 milliards de FCFA de cette opération, par laquelle l’Etat conservera entre 15 et 26% des actions, avec un opérateur stratégique de qualité et un actionnariat local maintenu », selon un communiqué publié le 2 novembre 2011.