Par Rodrigue Fenelon Massala
Grand Reporter
Envoyé spécial à Niamey
Les pays membres de l’Union africaine (UA) sont réunis depuis dimanche 7 juillet 2019 à Niamey dans le cadre du lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec).
« C’est le plus grand événement historique pour le continent africain depuis la création de l’OUA (Organisation de l’unité africaine) en 1963 », argue le président Mahamadou Issoufou du Niger, un des maillons forts de la promotion de la zone de libre échange .
Les 32 chefs d’Etat et plus de cent ministres présents à ce sommet vont procéder au lancement de la zone de libre-échange qui rentrera en vigueur en 2020 .
La Zlec, qui regroupe environ 1,2 milliard de personnes sera la plus grande zone de libre-échange au monde . Le marché devait être actif à partir de 2020. « Il faut donner un calendrier pour que tout le monde puisse jouer son rôle dans la préparation du marché (unique), alors nous avons recommandé au sommet que la date soit le 1er juillet 2020 », a expliqué le commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’UA, Albert Muchanga.
Le Nigeria qui jusque là emetait encore des réserves tout comme son voisin le Bénin ont signé l’accord ce dimanche avant l’ ouverture du sommet, sous les applaudissements nourris des autres états membres . Selon le président de la commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, on enregistre à ce jour 54 sur 55 pays signataires de l’espace africain qui constituera le nouveau marché. Seule l’Erythrée n’a pas encore signé l’accord.
Cependant il sied de noter que seuls 27 pays sur 55 états membres ont déjà ratifié l’accord instituant la zone de libre-échange.
La Zlec doit favoriser le commerce au sein du continent et attirer des investisseurs. L’UA estime que sa mise en œuvre permettra d’augmenter de près de 60% d’ici à 2022 le commerce intra-africain, alors que les détracteurs du projet évoquent le manque de complémentarité des économies africaines et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.
Au regard de tout ce qui précède, il sied de noter qu’après ce saut qualitatif il serait impérieux pour les états Africains de passer à l’étape suivante, celle de la libre circulation des personnes à travers la suppression des visas et toutes les barrières visibles et invisibles qui freinent encore ce processus. La mise en circulation du passeport de l’Union Africaine élargie aux citoyens sera en soi un important pas en avant .
Hormis la Zlec, d’autres dossiers seront soumis à l’examen des chefs, notamment la question de la sécurité dans la bande sahelo -saharienne, le processus politique en Libye au Soudan et en Algérie.