Les assemblées générales du fonds Africa 50 se sont ouvertes ce mardi 9 juillet à Kigali en présence des représentants des pays et entités membres. Le thème général de cette rencontre institutionnelle porte sur les technologies de l’information et, derrière, sur leurs infrastructures supports (Énergie, routes) qui sont, comme l’a rappelé Alain Ebobissé, CEO du fonds, parmi les priorités d’Africa 50. «Pour combler le gap des infrastructures en Afrique, il nous faut passer par des technologies disruptives». D’où, poursuit M. Ebobissé, la nécessité d’un environnement des affaires favorable et d’un écosystème financier performant.
Le choix du Rwanda, pays qui met les technologies de l’information au devant de son modèle économique (une moyenne de croissance de 7% par an depuis deux décennies), ne relève pas du hasard. Le pays qui permet la création d’une entreprise en 6 heures chrono comme l’a rappelé Clare Akamanzi, CEO de Rwanda Development Board, est devenu un hub technologique attirant de grands groupes mondiaux et des talents à la rencontre des entreprises locales portées sur l’innovation. La force du modèle rwandais vient de ses performances dans les réformes de l’environnement des affaires favorable à l’investissement et une approche «tolérance zéro» pour la corruption à laquelle les porteurs de capitaux sont sensibles.
«Le secteur privé reste le moteur de notre croissance» comme l’a déclaré Paula Ingabire, ministre des TIC et de l’innovation. «Notre objectif avec Kigali innovation City est de devenir un hub relié à tout le continent», poursuit la ministre dans une perspective africaine qui s’appuie sur la connectivité de son pays avec ceux de l’Afrique de l’Est et, au delà, ceux du continent en général à travers le réseau Smart Africa.
En fait, les principaux intervenants du panel sur les «hubs de l’innovation comme catalyseurs de l’innovation économique», sont d’accord qu’il n’y a pas une dichotomie entre infrastructures technologiques et infrastructures de base: «nous aurons toujours besoin de transporter les marchandises d’un point à l’autre», rappelle Nathalie Munyampenda, directeur général de Next Einstein Forum.
L’Afrique d’une manière générale doit pouvoir attirer les talents du monde entier pour poursuivre sa transformation, préconise Faith Keza, CEO de Rwanda Online.
Le fonds Africa 50, fort d’un capital de $ 871 millions, est porté par 27 pays africains, la Banque Africaine de Développement et des Banques Centrales Africaines (BCEAO et Bank Al-Maghrib notamment). Basé à Casablanca, le Fonds a une perspective continentale et un focus particulier sur les infrastructures de développement.