La Zone de libre échange continentale Africaine ( ZLECA) et les défis et perspectives de l’Agro-industrie étaient au ménu de la 7ème édition du forum économique du groupe Attijariwafa bank qui s’est tenu à Abidjan.
En Marge du dernier sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine qui s’est tenu à Niamey au Niger, le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank et la Société Ivoirienne de Banque ont organisé les 4 et 5 juillet derniers à Abidjan une mission multisectorielle pour débattre de la ZLECA et de l’Agro-industrie. Ce sont donc plus de 300 chefs d’entreprises et institutionnels, dont des délégations en provenance du Maroc , de l’Egypte, de la Tunisie, du Sénégal, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo et de la Guinée, qui ont pris part à cette mission dont le thème principal était » agro-industrie: Défis et perspectives ». Cette rencontre qui s’est tenue dans le cadre de la 7ème édition du forum économique du groupe Attijariwafa Bank, organisé par »Africa developpement club » a été à l’occasion de présenter des opportunités pour les entreprises dans le secteur de l’agro-industrie, ainsi que celles que recèle la Zone de Libre Échange Continentale Africaine (ZLECA) en phase d’opérationnalisation. En effet, L’Afrique représente 17% de la population mondiale, en 2050 ( 25%) et en 20100 (40%). Le commerce intra-europeen (+ de 69%), le commerce intra-asiatique( + de 59%) mais le commerce intra-africain à peine ( 15 à 16%) et l’Afrique représente – de 2% . Mais le continent veut désormais impacter l’économie mondiale. D’où l’idée de la mise en place d’une Zone libre échange continentale africaine. Au cours du panel sur les » enjeux de renforcement des entreprises locales dans un contexte de ZLECA » animé par Mme Fatoumata FOFANA, négociatrice de la ZLECA au Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, M. Amine KITTANE, Directeur Général Adjoint de la Société Ivoirienne de Banque et M. Stéphane AKA-ANGUI, Directeur exécutif de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Le ministre ivoirien en charge du Commerce de l’Industrie et de la Promotion des PMEs Souleymane Diarrasouba a invité les opérateurs économiques nationaux à embarquer dans le train de la libre échange économique qui est en marche tout en rappellant à l’ensemble des participants à ce forum que »L’Afrique doit prendre toute sa part dans l’âgenda 2063 et la Côte d’Ivoire constitue une opportunité d’affaire et Un gisement d’investissement, une opportunité d’affaires ». Pour la Directrice du Club Afrique Développement, n’est pas loin de réussir ce pari. Selon Mme Mouna KADIRI en une décennie de la dynamique »Afrique Développement », plus de 10.000 entreprises de plus de 40 pays du continent et des pays partenaires se sont rencontrées, et ont généré plus de 22.000 rendez-vous d’affaires dans le cadre du Forum International Afrique Développement depuis sa 1ere édition tenue en 2010. « Le terrain confirme la structuration et la hausse ‘significatives des échanges intra-africains » a-t-elle déclaré.
Les rendez-vous d’affaires ont permis aux participants de générer des opportunités en particulier dans les secteurs de la distribution, l’agroalimentaire, les Finances et les BTP.
Des visites terrains organisées le 5 juillet ont ponctué cette mission, notamment celle de l’usine de transformation de Cacao Condicaf – la Côte d’Ivoire est le 1er producteur et le 1er exportateur de Cacao dans le monde -, la nouvelle Zone Industrielle de Youpougon gérée par l’AGEDII (Agence de Gestion et de Développement des Infrastructures Industrielles), une réponse à la forte demande des industriels, et l’Aérohub, nouveau centre de gestion logistique de Bolloré Transport et Logistics.
Ce forum économique a également été l’occasion pour le ministre M. Souleymane Diarrassouba d’expliquer que La Côte d’Ivoire a opté pour le développement de l’agro-industrie comme moteur de la transformation structurelle de l’économie ivoirienne par l’industrialisation . Avec pour objectif de porter les taux de transformation de produits agricoles à 50%. D’où l’importance de ce secteur dans la politique industrielle du gouvernement ivoirien, avec la promotion de la transformation des matières premières agricoles dont, en priorité, celle du cacao, de l’anacarde, du coton-textile, des fruits et légumes et du sucre. « La Côte d’Ivoire a opté pour l’agro-industrie comme moteur de sa structuration économique comme en témoigne l’axe3 du Plan national de développement (PND) 2016-2020 qui met l’accent sur l’industrialisation », a-t-il dit. C’est donc à juste titre que le pays s’est doté d’une politique industrielle avec des axes stratégiques d’accompagnement de l’économie industrielle, avec des mesures transversales et des mesures sectorielles qui portent sur le renforcement du cadre incitatif de l’environnement des affaires, l’ancrage institutionnel, l’amélioration de la qualité, la lutte contre la contrefaçon, l’appui à la compétitivité des entreprises et le renforcement des infrastructures industrielles. Ceci en vue de parvenir à une transformation de 50% de ses matières premières au cours des 10 prochaines années. Le challenge c’est de doter la Côte d’Ivoire infrastructures industrielles. le pays veut avoir des zones consacrées à l’activité industrielle. C’est pourquoi des travaux ont été réalisés pour améliorer la zone industrielle de Yopougon ( Km24), avec environ 24 milliards F Cfa d’investissement. »La mise à disposition de 940 hectares dont 62 hectares déjà disponibles (59 hectares pour les cimentiers), 120 hectares seront disponibles d’ici l’année », a annoncé le ministre de l’Industrie. L’objectif aussi c’est d’avoir des pôles de croissance économique à l’intérieur du pays avec l’aide des partenaires au développement ( Yamoussoukro, Bonoua, Aboisso, Bouaké, Séguéla, Bondoukou). En dépit des »performances exceptionnelles » en matière agricole (premier produit mondial de Cacao avec plus de 2 millions de tonnes, premier pays producteur de l’anarcarde avec plus de 60 000 tonnes, premier producteur de Caoutchouc, d’huile de palme, 3eme pays producteur de Coton,…) ». Des efforts restent à faire. A savoir, l’augmentation du taux de transformation de la matière agricole, le renforcement de la compétitivité des entreprises, l’amélioration continue de l’environnement des affaires, des infrastructures industrielles, l’amélioration du financement du secteur bancaire. Et à en croire le ministre Diarrassouba le Gouvernement ivoirien est au travil pour relever ce défit. Quant au Président du Conseil d’Administration de la Société Ivoirienne de Banque (SIB), M. Georges NDIA COFFI, il a rappelé »l’incroyable richesse agricole de la Côte d’Ivoire et le défi de l’industrialisation de ses ressources » et l’accompagnement structurel de la SIB dans le développement du secteur agro-industriel ivoirien.
Notons que Cette rencontre est le 3e grand rendez-vous de l’année après la sixième édition du Forum International Afrique Développement organisée par le Club Afrique Développement du groupe Attijariwafa bank à Casablanca les 14 et 15 mars derniers, et le lancement du Club Afrique Développement Egypte avec Attijariwafa bank Egypt, le 12 mai au Caire.
La prochaine mission multisectorielle du Club Afrique Développement est prévue le 25 septembre prochain à Tunis autour de l’Agro-industrie et l’Industrie de la Santé, avec Attijari bank Tunis.