Quelque 200 000 documents d’un cabinet d’avocats fiscalistes Conyers Dill & Pearman obtenus par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), révèlent une gigantesque machine à optimisation fiscale dont les pays africains sont les premières victimes.
Les e-mails, documents internes et vidéos récupérés par l’ICIJ, et publiés mardi 23 juillet, démontrent que des grandes banques internationales comme Goldman Sachs, Deutsche Bank, BNP Paribas, des multinationales telles que Wal-Mart, Whirlpool ou Total, mais aussi la Banque européenne d’investissement ou encore la Banque africaine de développement, ont eu recours au service des avocats de Conyers Dill & Perman pour développer leurs activités sur place.
Ces révélations relancent le débat sur le positionnement de Maurice par rapport au reste du continent. Particulièrement pointé du doigt en raison du manque à gagner fiscal des pays africains avec lesquels elle a su négocier des accords de non double imposition, la petite Ile de l’Océan Indien applique officiellement une taxe sur les sociétés (IS) de 15%. « Le Sénégal a évalué à 150 millions de francs CFA les pertes liées à la convention signée avec la république de Maurice », précise Maïmouna Diakité, chercheuse principale pour l’Afrique francophone au sein de l’ONG Tax Justice Network, contactée par France 24.