Les créances intérieures des établissements bancaires de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ont connu une augmentation de 3.177,1 milliards de FCFA (soit 4,765 milliards d’euros) au mois d’avril 2019 comparé au mois d’avril 2018, selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Ces créances se sont établies à 29.553,4 milliards de FCFA contre 26.376,3 milliards de FCFA au mois d’avril 2018, soit une progression de 12,0%, en rythme annuel. Selon l’institut d’émission, cette évolution est «en liaison avec la hausse des créances sur l’économie et de celles sur les administrations publiques centrales (APUC)». Le taux de croissance des créances sur l’économie s’est établi à 9,0% contre 9,8% à la même période de l’année 2018. Cette croissance a été portée essentiellement par la hausse des crédits bancaires aux entreprises privées non financières (plus 1.171,6 milliards de FCFA) et aux sociétés publiques (plus 380,6 milliards de FCFA). Les prêts aux sociétés financières non bancaires se sont quant à eux contractés de 354,1 milliards de FCFA.
La hausse du rythme de progression des créances sur l’économie entre mars et avril 2019 (9,0% contre 8,0% en mars ) est justifiée par la BCEAO par celle de nouvelles mises en place de crédits. « Ces dernières se sont accrues, traduisant un niveau des concours bancaires plus important que celui du mois de mars 2019 », souligne l’institut d’émission. En glissement annuel, les nouveaux concours bancaires se sont accrus de 9,0% en avril 2019 après un recul de 6,7% le mois précédent. Sur une base mensuelle, les crédits nouvellement mis en place ont baissé de 1,4%, en liaison essentiellement avec la faible mobilisation de l’épargne.
Ainsi, le cumul mensuel, toutes maturités confondues, est estimé à 1.176,4 milliards de FCFA en avril 2019, après un niveau 1.192,2 milliards de FCFA en mars 2019. « Le recul des mises en place de crédits intervient en dépit de la hausse des ressources collectées par les banques », souligne la BCEAO. Cette structure avance que les dépôts mobilisés par les banques de l’UEMOA ont augmenté de 13,7% à fin avril 2019, en ressortant à 588,1 milliards de FCFA contre 517 milliards de FCFA en mars 2019. La hausse du volume des dépôts bancaires est imputable à l’ensemble des agents économiques, à l’exception des entreprises individuelles, de la clientèle financière et des sociétés d’Etat et établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC), qui ont baissé leurs dépôts de 19,7%.
Selon la BCEAO, les accroissements les plus importants sont notés au niveau des coopératives et groupements villageois, de l’Etat et organismes assimilés, des assurances et caisses de retraite, ainsi que des entreprises privées du secteur productif. Quant aux créances nettes sur l’administration publique centrale, elles ont enregistré une hausse de 22,5% en avril 2019, après une baisse de 14,4% un an auparavant. « Les mobilisations d’euro-obligations, effectuées en mars 2018 (2.010,9 milliards de FCFA) par les Etats de Côte d’Ivoire et du Sénégal, avaient fortement réduit l’engagement net des Etats vis-à-vis du système bancaire, en liaison avec la hausse de leurs dépôts », soulignent les services de la BCEAO. L’utilisation progressive, au cours de l’année 2019, de ces ressources constituées en dépôt auprès de la Banque Centrale, a entraîné une hausse des créances nettes des institutions de dépôts sur l’administration centrale.