Après le Togo qui est en train d’élaborer un document stratégique pour être résilient et compétitif face à la concurrence induite par la ZLECAF (Zone de libre-échange continental ratifié début juillet à Niamey), c’est au tour de la Tunisie d’annoncer la couleur, mardi 30 juillet.
Tunis a laissé entendre qu’elle n’est pas obligée d’appliquer immédiatement la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC). Moins catégorique, le Maroc continue de se montrer en faveur du marché commun africain en dépit des réserves ouvertes de son patronat.
Et pour le Sénégal, l’heure est à la mise à niveau des entreprises nationales pour aller à l’assaut du marché unique, qui devrait, selon les projections, augmenter le PIB des pays membres de l’ordre de 3% (Cnuced).
Sur cette base, le ministère du commerce et des PME du Sénégal, a tenu, mardi 30 juillet 2019, un point de presse avec les acteurs de l’économie sénégalaise.
Cette rencontre avait pour objectif principal de faire le point sur l’avancée de la ZLECAF et d’échanger sur les autres sujets d’actualités économiques.
La ministre du commerce et des PME, Aminata Assom Diatta, l’a rappelé:, “la libéralisation dans la ZLECAF ne se fera pas d’un seul coup”.
En fait, rappelle-t-elle, c’est 90% des produits et services qui seront libéralisés sur une période de 10 à 13 ans.
« Quand un pays dit qu’il n’est pas obligé d’appliquer immédiatement la ZLECAF , c’est normal car les termes de l’accord stipulent une libéralisation progressive », a-t-elle commenté.
L’ancienne directrice du ministère du commerce a précisé que sur ce processus de libéralisation, chaque pays est tenu de positionner ses entreprises nationales afin qu’elles tirent le maximum de profit sur ce marché. Pour le cas du Sénégal, indique la ministre, “nous sommes en train d’élaborer une stratégie afin de rendre compétitives nos entreprises sur ce marché qui pèse sur 2,5 milliards de dollars du PIB total”. Le Sénégal, mentionne-t-elle, qui exporte environ 46% de ses exportations totales sur le continent africain a un grand intérêt à la mise en œuvre de ce marché unique.
« Mais, le Sénégal ne va pas rester les bras croisés face à la concurrence qui sera âpre.
Entrée officielle en vigueur le 7 juillet à Niamey en marge de la 33e sommet de l’UA, la ZLEC fait l’objet de beaucoup de critiques notamment des économistes africains opposés au “néolibéralisme”
Cependant, plusieurs études (OMC, ONU …) ont montré que ce marché permettra de booster le commerce intra -africain. Celui-ci augmentera de plus de 50% en supprimant notamment les droits à l’importation.