Par Casbi Rudy, Paris.
Si M-Pesa a disrupté la fintech africaine, devenant au passage une référence nationale, continentale puis mondiale, Asimilia, fondée par Tekwane Mendwa et Maxime Servettaz, espère faire la différence en créant « le Paypal africain » de la finance et des assurances.
L’accès difficile aux instruments financiers permettant le développement des petites entreprises explique la raison d’être Asilimia. «Les contraintes sont nombreuses. Si les PME pouvaient accéder aux instruments de prêts bancaires, elles pourraient s’acheter un local ou même payer une assurance pour se couvrir durant leur activité professionnelle», explique Maxime Servettaz.
«Parmi notre clientèle, on retrouve des femmes âgées de 40 ans – 5 enfants – qui vendent du poisson au marché, ce qui leur permet de percevoir un salaire de 300 euros en moyenne chaque mois», indique Maxime Servettaz. Grâce à ce ciblage en terme de clientèle, Asilimia espère attirer plusieurs dizaines d’entrepreneurs – opérant souvent dans l’informel – d’ici la fin de l’année.
M-Pesa dans la viseur ?
Asilimia compte sept collaborateurs. Un chiffre que l’entreprise souhaite doubler d’ici trois ans. «Afin de parvenir à notre objectif, nous avons démarré une levée de fonds qui devrait permettre de financer notre croissance », explique-t-on au sein de la direction. Si Asilimia semble promu au succès, son chemin n’en est pas moins semé d’embûches. «Au début, nous financions même les frais de transactions qui étaient de 0,5% en passant par M-Pesa. Mais cela n’était pas davantage soutenable pour les finances de notre entreprise», se souvient Maxime Servettaz.
Et de poursuivre: «Aujourd’hui, on a décidé de le faire répercuter sur le prix de notre prestation ». En cause, les frais de commissions fixes appliqués par M-Pesa sur chaque transaction. «Il existe encore une belle marge. M-Pesa a certes disrupté totalement la finance en créant le mobile-banking. Mais les petits entrepreneurs souffrent aussi des taux fixes imposés par M-Pesa. En ce sens, on apporte une solution novatrice dans l’accès aux crédits et aux services tels que les produits d’assurance », expliquent Tekwane Mendwa et Maxime Servettaz.
Ainsi, grâce à Asilimia, les deux compères atteindre un chiffre d’affaires d’un montant de 100 000 euros dans les années à venir.