Abidjan bat à l’heure de l’African Growth Opportunity Act (AGOA). Environ 1000 délégués africains et américains ont rallié la capitale économique ivoirienne, déclare Guy Mbengue, président du Comité Technique de l’AGOA-Côte d’Ivoire.
Le raout qui démarre officiellement lundi 5 août par un forum ministériel en présence du président Alassane Ouattara a été précédé samedi par l’ouverture de la foire d’exposition des produits éligibles sur le marché américain et du forum civil tenu dimanche et qui a réuni les femmes actives autour de Pr Bakayoko Ly Ramata, ministre ivoirien de la Famille, de la Femme et de l’Enfant.
«Le forum de l’AGOA est une opportunité pour ces femmes de rencontrer des opérateurs économiques américains», a déclaré la ministre
Mais si l’AGOA est assez généreux dans sa texture, avec un système de préférence accordé à 39 pays africains et à 6 300 produits du continent,
dans la pratique. le dispositif a du mal à prendre. Les exportations africaines pèsent pour à peine 0,8% des importations américaines, souligne Suzanne Abrogoua, CEO de Melabr Collection et présidente de Women Entrepreneurship Program in Côte d’Ivoire (AWEP-CI). Une plus grande inclusion des femmes et des jeunes inverserait la donne, a-t-elle estimé.
Côté américain, l’AGOA est vu comme un instrument permettant aux deux partenaires d’avoir une vision commune ainsi que l’a rappelé Matthew Harrington, Vice-secrétaire des Etats-Unis pour l’Afrique au Département d’Etat américain, insistant sur l’implication des femmes et des jeunes dans le processus.
En attendant, les échanges entre les deux rives de l’Atlantique restent, en dehors du pétrole et des matières premières, du domaine de l’anecdote. Cela, en dépit du potentiel énorme dans les relations commerciales entre l’Afrique et les États-Unis comme a eu à le rappeler la présidente du Corporate Council on Africa (CCA), Mme Florizelle Lizer, qui intervenait dans l’autre side event de l’AGOA tenu dimanche , à savoir le forum du secteur privé. «l’AGOA devrait permettre aux Etats membres de conduire leurs programmes de diversification et de transformation structurelle des économies africaines», a insisté Jean-Marie Ackah, président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI).
Au delà de son programme chargé, la 18ème édition de l’AGOA verra ce lundi la signature d’une déclaration conjointe de soutien à la ZLECAF entre les Etats-Unis et l’Union Africaine. Cet accord important qui sera signé par Albert Muchanga, Commissaire de l’Union Africaine pour le Commerce et l’Industrie et Robert Lighthizer, Représentant au commerce des Etats-Unis signifiera-t-il l’élargissement de l’initiative américaine (limitée actuellement à 39 pays) à l’ensemble des États africains signataires de la ZLECAF?