Les efforts d’ouverture des marchés devraient s’accompagner d’initiatives d’industrialisation et de renforcement des capacités pour aider les pays africains à produire des biens à valeur ajoutée, a déclaré Kanayo Awani, Directrice générale de l’Initiative commerciale intra-africaine à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).
Dans un discours liminaire prononcé lors de l’ouverture du Sommet commercial Trade with Africa (TWA) à Chicago (États-Unis), jeudi, Mme Awani a déclaré qu’une telle approche permettrait à ces produits à valeur ajoutée d’être commercialisés sur le continent et à l’échelle mondiale de manière compétitive.
Elle a souligné la nécessité de sous-tendre l’approche par une collaboration renforcée, notamment avec les banques régionales de développement des gouvernements, le secteur privé et les acteurs concernés sur le continent et dans la diaspora.
Afreximbank finançait et facilitait déjà la production de ces biens à valeur ajoutée, en utilisant un certain nombre d’instruments qui soutiennent le commerce Intra-African, a poursuivi Mme Awani. Les interventions de la Banque africaine d’import-export comprenaient l’appui à la création de parcs industriels et de zones franches industrielles, la création de services d’inspection et de certification des essais, également connus sous le nom de centres africains d’assurance qualité, et la mise en place de sociétés commerciales d’exportation.
La Banque a, par ailleurs, récemment lancé le Système panafricain de paiements et de règlements, mis en place MANSA, une plate-forme d’informations sur la clientèle africaine, et institué la Foire commerciale intra-africaine, dont la deuxième édition est prévue du 1er au 7 septembre 2020 à Kigali, afin de stimuler davantage le commerce intra-africain et de soutenir l’application de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), a poursuivi la Directrice générale.
Elle a réaffirmé la détermination d’Afreximbank à transformer le commerce sur le continent africain et à travailler avec ses partenaires, y compris les États-Unis, en vue de promouvoir une croissance inclusive et une transformation socio-économique.
Selon elle, bien que les relations politiques entre les décideurs africains et Washington se soient renforcées au cours des deux dernières décennies, se traduisant par une augmentation de l’aide étrangère à l’Afrique, la discussion est passée de l’aide étrangère au commerce. La stratégie d’accompagnement doit donc évoluer et tenir compte du fait que l’Afrique abrite désormais un grand nombre d’économies parmi
les plus performantes au monde et accueille une classe de consommateurs en pleine croissance.
Mme Awani a souligné qu’il existe des possibilités de croissance dans le commerce des aliments ethniques, des textiles, de l’industrie créative, y compris la musique et le cinéma, et dans le tourisme axé sur la diaspora ; compte tenu du fait que la diaspora représente 32 millions d’Africains.
Albert Muchanga, commissaire de l’Union africaine au Commerce et à l’Industrie, a également soutenu que la Zleca avait le potentiel de réformer, de faciliter et d’accroître le commerce transfrontalier en Afrique.
Toyin Umesiri, fondateur du Sommet Trade with Africa (TWA), [commerce avec l’Afrique] a exhorté les décideurs africains et américains à éliminer les obstacles au commerce afin de favoriser la croissance économique dans les deux régions et de permettre l’exploitation du marché vierge des produits africains authentiques, des matières premières et des articles manufacturés aux États-Unis.