«En huit ans, tout a doublé dans ce pays», déclare le président Alassane Ouattara dans un entretien avec la télévision nationale ivoirienne (RTI) réalisée le 6 août 2019, veille de la fête nationale ivoirienne. «En huit ans, on a doublé le nombre de médecins, le nombre de sages femmes et on a électrifié autant de villages que durant les 50 années précédentes», déclare le président du premier pays de la zone UEMOA, sûr de son bilan. Si le PIB a doublé depuis sa prise de fonction en 2011, le PIB par tête d’habitant, lui, semble avoir fait montre de moins d’élasticité (en raison de la croissance démographique) en augmentant néanmoins de 40%.
Sur l’intégration régionale, le président ivoirien a eu à répondre sur le timing de l’Eco, la monnaie de la CEDEAO: «il y a au préalable des critères de convergence à satisfaire, une gestion de la dette à mettre aux normes», explique Alassane Ouattara. Et de poursuivre : «la Côte-d’Ivoire
est en bonne route pour atteindre les critères de convergence cette année ou l’année prochaine. Mais ce n’est pas le cas de tous les 15 pays de la CEDEAO».
S’agissant de la Zone de libre -échange continental (ZLECA), le président estime que ses retombées seront bénéfiques, tout comme l’UEMOA et la CEDEAO. «Je pense toutefois que l’application prendra un certain temps, tous les pays n’ayant pas le même degré d’ouverture», ajoute le chef d’Etat qui insiste sur la réciprocité. «Notre pays est très ouvert et accueille les entreprises de beaucoup de pays. La réciproque n’est pas toujours vraie», remarque Ouattara qui compte mettre en œuvre le principe de la réciprocité.
Exportateur de cacao, la Côte d’Ivoire est entrain de finaliser un accord avec le Ghana afin d’arriver à partir d’octobre 2020 à ce que la tonne ne soit pas vendue à moins de 2 600 dollars.
En dépit de son programme d’investissements massifs, la Côte d’Ivoire présente un taux d’endettement de seulement 45%, en deçà de la norme communautaire (70%). Ce taux devrait tout au plus atteindre 50% en 2025, ajoute le président. Qui précise envers son interlocuteur : «je suis un macroéconomiste. Notre Gestion macroéconomique est de qualité».
Pour l’actuel exercice budgétaire, la Côte d’Ivoire consacre 725
milliards de FCFA pour le programme social de gouvernement. «D’ici la fin de l’année , ce programme atteindra 1000 milliards grâce à la BAD et au FMI», ajoute l’homme qui compte atteindre le taux de 100% de localités électrifiées d’ici 2025. Mais auparavant, il y aura le rendez-vous des présidentielles. Interrogé sur ses intentions, Ouattara dit qu’il ne donnera sa décision finale qu’en 2020. Le suspens continue.