Les échanges extérieurs des pays de l’UEMOA se sont traduits en 2018 par un solde global excédentaire de 1.142,5 milliards de FCFA (soit 1,713 milliard d’euros), selon les données de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
En 2017, ce solde global avait enregistré un excédent de 304,1 milliards de FCFA, soit une amélioration de 838,4 milliards de FCFA. « Cette consolidation des équilibres extérieurs est liée à l’amélioration des entrées nettes de ressources au titre des comptes de capital et financier, qui ont plus que compensé les effets de la dégradation du compte courant », explique la BCEAO dans son rapport annuel 2018.
Le déficit du compte courant s’est accru de 10,2%, pour ressortir à 4.470,2 milliards de FCFA en 2018, en raison de la dégradation de 716,0 milliards du solde de la balance des biens. En pourcentage du PIB, ce déficit s’établirait à 6,4%, après 6,3% en 2017.
Pour le compte des biens, l’institut d’émission souligne que le déficit commercial s’est aggravé, en raison d’une progression des importations (+8,3%) plus forte que celle des exportations (+4,3%). « La dynamique des importations est en lien notamment avec l’alourdissement de la facture pétrolière, consécutif à la remontée des cours des produits pétroliers, couplée à la hausse des acquisitions de biens d’équipement et intermédiaires.
La hausse des dépenses d’investissement dans l’UEMOA, notamment dans les travaux de construction, explique l’essentiel de la progression des achats des biens d’équipement et intermédiaires.
Quant aux exportations, leur progression est imputable à la hausse des ventes du coton (+32,2%), du pétrole (+26,1%) et de l’or (+9,2%). Pour le coton, le rebond observé est en lien avec l’impact des réformes dans les pays de l’Union notamment au Bénin où il est attendu une hausse en volume de 32,6% en 2018.
S’agissant du pétrole, la progression des ventes à l’extérieur est imputable à l’évolution des cours. Pour l’or, il s’agit d’un effet volume dans un contexte de repli des cours.
Cependant, la progression des exportations dans l’UEMOA en 2018 est atténuée par la baisse des recettes sur le cacao (-6,8%), l’uranium (-34,1%), le caoutchouc (-14,0%), le café (-10,7%) et la noix de cajou (-7,2%), subséquente au recul des cours internationaux dans une conjoncture de hausse des volumes pour le caoutchouc, le café et la noix de cajou.
Concernant le cacao, la BCEAO note que l’évolution observée est imputable au repli du volume, après les niveaux records enregistrés en 2017.
Le déficit de la balance des services s’est dégradé de 2,1%, en liaison avec l’alourdissement de la facture du fret (+14,5%). Le solde déficitaire du revenu primaire, pour sa part, est en amélioration de 1,0%, en lien avec le repli des paiements de dividendes aux investisseurs étrangers. Cette évolution est toutefois atténuée par la hausse des paiements d’intérêts au titre de la dette publique. Quant aux revenus secondaires, ils se sont accrus de 13,9%, sous l’effet de la hausse attendue des transferts de fonds des migrants.
« S’agissant du compte de capital, analysent les services de la Banque Centrale, son excédent a progressé de 12,3% par rapport à l’année précédente, en relation notamment avec la consolidation des dons-projets dans la plupart des Etats membres de l’Union ».
Le besoin de financement s’est établi à 3.109,8 milliards de FCFA, en hausse de 9,4% par rapport à l’année 2017. Selon l’institut d’émission, ce besoin est couvert à hauteur de 129,2% contre 116,6% en 2017, par des entrées nettes de capitaux au titre du compte financier, qui sont en progression de 21,2% en un an.
La progression notable du compte financier en 2018 est imputable aux émissions d’euro-obligations par la Côte d’Ivoire et le Sénégal pour un montant net de 2.010,9 milliards de francs CFA. La consolidation du compte financier est également confortée par l’augmentation des tirages publics (+26,5%), notamment au Bénin.
« Au titre des flux de capitaux privés, les investissements directs étrangers notamment dans les secteurs minier et pétrolier ont connu également une augmentation (+13,8%) », renseigne la BCEAO.