Selon les états financiers publiés le 9 août par les cinq institutions composant le Groupe de la Banque mondiale, le total des engagements consentis en vue d’aider les pays à améliorer les conditions de vie de leurs habitants et leurs résultats de développement atteint 59,5 milliards de dollars pour l’exercice 2019.
Ces états financiers comprennent le rapport de gestion des quatre institutions du Groupe de la Banque mondiale engagées dans le financement du développement : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), l’Association internationale de développement (IDA), la Société financière internationale (IFC) et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA).
« Les quatre jeux d’états financiers pour l’exercice 2019 publiés aujourd’hui prouvent que le Groupe de la Banque mondiale dispose des outils et de la solidité financière nécessaires pour s’atteler aux défis que ses actionnaires lui ont demandé de relever à travers l’enveloppe financière accordée en 2018 », a indiqué le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass.
Les engagements de la BIRD
Les engagements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement totalisent 23 milliards de dollars sur l’exercice 2019, équivalents au niveau de l’exercice précédent, tandis que les décaissements augmentent de 16 %, à 20 milliards de dollars. Les engagements en direction des pays à revenu faible et intermédiaire représentent 54,2 % du total.
L’augmentation de capital approuvée par le Conseil des administrateurs en octobre 2018 va renforcer les capacités de prêt de l’institution et favoriser le déploiement des réformes institutionnelles et financières censées conforter la viabilité financière de long terme de la BIRD.
La BIRD continue par ailleurs de renforcer sa gestion financière avec l’adoption d’un cadre de viabilité financière et l’instauration d’une limite de prêt durable annuelle.
Compte-tenu des remboursements d’emprunt en cours d’exercice, les décaissements nets en soutien aux économies en développement ressortent à 10 milliards de dollars, portant le portefeuille de prêts à 193 milliards de dollars — en hausse de 5 % par rapport à l’exercice précédent.
En dépit de cette augmentation, le ratio fonds propres/prêts (qui mesure l’adéquation du capital de la BIRD) est resté stable, à 22,8 %, l’évolution ayant été en partie absorbée par les paiements consécutifs à la dernière augmentation de capital et les 831 millions de dollars de nouvelles réserves.
Au cours de l’exercice 2019, la BIRD a réuni 54 milliards de dollars au moyen d’instruments à moyen et long termes, soit une hausse de 15 milliards de dollars par rapport à l’exercice précédent. Ces fonds levés sur les marchés de capitaux ont financé les prêts pour le développement et accru les liquidités. Pour l’exercice 2019, la BIRD déclare un revenu net de 505 millions de dollars.
Le revenu disponible (une mesure interne utilisée pour décider de l’affectation du revenu net) ressort à 1,19 milliard de dollars, traduisant l’impact progressif des nouvelles mesures en matière de tarification. Outre le financement des opérations de l’IDA, il servira à augmenter les réserves de la BIRD.
L’IDA en hausse de 31%
- La 18e reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement confirme son démarrage en force, avec des engagements privilégiant les pays victimes de fragilité, conflit et violence, une hausse des moyens disponibles et l’amélioration des conditions pour les petits États.
- Les engagements de l’IDA ressortent à 21,9 milliards de dollars sur l’exercice 2019, portant le montant cumulé des engagements au titre des exercices 2018 et 2019, qui correspondent aux deux premières années du cycle IDA-18, à 45,9 milliards de dollars, soit pratiquement les deux tiers des engagements autorisés et une hausse de 31 % par rapport à la même période d’IDA-17.
- Les décaissements nets au cours de l’exercice 2019 progressent d’environ un tiers, portant l’encours des prêts à 152 milliards de dollars.
- Dans le cadre de ses activités de financement, l’IDA a proposé en cours d’année ses instruments à court terme sur les marchés financiers, avec un solde de 1,9 milliard de dollars au 30 juin 2019.
- La perte nette déclarée par l’IDA pour l’exercice 2019, de 6,7 milliards, est en grande partie liée aux dons au titre du développement accordés aux membres de l’IDA éligibles et financés par les contributions des États membres, qui ressortent à 7,7 milliards de dollars.
- Conséquence de la hausse de l’encours des prêts de l’IDA, le ratio du capital stratégique utilisable (qui mesure l’adéquation du capital de l’institution) a reculé de 2 points de pourcentage, à 35,3 %.
La SFI reste solide
- La Société financière internationale achève l’exercice 2019 avec 8,9 milliards d’investissements de long terme pour son propre compte et environ 10,2 milliards de dollars mobilisés auprès d’autres sources de financement, soit plus de 19 milliards de dollars au total, à comparer aux 23,3 milliards de dollars de l’exercice précédent.
- À 872 millions de dollars, le revenu du portefeuille de prêts et de titres de créance, net des coûts de financement imputés, est solide.
- L’IFC a également bénéficié d’une forte hausse du revenu de son portefeuille de trésorerie, de 476 millions de dollars, nette des coûts de financement imputés, en grande partie à la faveur du rétablissement récent des bons du Trésor américain.
- Au cours de l’exercice 2019, l’IFC a réuni 11 milliards de dollars au moyen d’instruments à moyen et long termes, contre 14 milliards de dollars pour l’exercice précédent. Pour ses besoins nets de décaissements et d’emprunts venant à échéance, mais également pour soutenir le développement des marchés financiers et assurer des financements en monnaie locale dans les marchés émergents et à la frontière, l’IFC a fait appel aux marchés financiers
- Le revenu disponible pour les affectations (une mesure interne pour décider du volume des transferts à l’IDA et du financement des services-conseil) ressort à 909 millions de dollars pour l’exercice 2019.
- Avec l’adoption au cours de l’exercice 2019 d’une nouvelle norme comptable, l’IFC déclare en revenu net tous les gains et pertes liés à ses investissements en titres. En plus de rendre plus délicate la comparaison des résultats financiers des exercices 2018 et 2019, cela a accru la volatilité du revenu net.
- Le revenu net pour l’exercice 2019 ressort à 93 millions de dollars, à mettre au regard du 1,7 milliard de dollars pour l’exercice précédent (sur une base comparable). Cette baisse est à imputer principalement à une moindre performance du portefeuille de participations en capital, prêts et titres de créance par rapport à l’exercice 2018, qui n’a été que partiellement compensée par la bonne performance de la trésorerie, largement sous-tendue par le redressement des bons du Trésor américain.
- Le ratio du capital stratégique utilisable (qui mesure l’adéquation du capital de l’institution) s’établit à 11,6 % à la fin de l’exercice 2019, à comparer aux 8,7 % de l’exercice précédent. Cette augmentation s’explique en grande partie par l’évolution de la valeur comptable du portefeuille de participations en capital.
L’Agence MIGA augmente son portefeuille
- L’Agence multilatérale de garantie des investissements fournit des assurances contre les risques politiques et des services d’amélioration des termes du crédit afin de favoriser les investissements directs étrangers dans les économies émergentes. Sur l’exercice 2019, elle a mobilisé 9,3 milliards de dollars en appui au financement du développement grâce à l’émission de 5,5 milliards de dollars de garanties — un montant deux fois plus élevé qu’il y a six ans.
- À 23,3 milliards de dollars, l’encours d’engagements bruts atteint un record, avec un niveau là aussi deux fois supérieur à celui de l’exercice 2013.
- La MIGA déclare un revenu net de 82,4 millions de dollars pour l’exercice 2019, une hausse de 41,5 millions de dollars par rapport à l’exercice précédent à imputer principalement à des revenus de placement supérieurs.
- Malgré l’augmentation du portefeuille de la MIGA, le ratio d’utilisation du capital (qui mesure d’adéquation du capital de l’institution) reste stable, à 47 %, grâce au renforcement constant de ses capacités de réassurance pour le secteur privé dans le but de gérer son capital, avec la cession de 64 % de son encours brut à la fin de l’exercice 2019.