Ces hommes d’exception, qui ont eu parfois la fugacité d’une comète, ont marqué le continent africain dans des moments particuliers. Alors que l’Afrique francophone s’apprêtait à aller résolument vers la Communauté Française, un certain Sékou Touré accélérait subitement l’histoire, par une chaude journée du 25 août 1958, aux environs de 16 heures, face à un Général de Gaulle qui saura répondre avec une sécheresse annonciatrice de futures représailles.
«Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage», martèlera celui qui sera aussi, quelques années plus tard, dans une reproduction implacable de Janus, le bourreau de Diallo Telli, mort de tortures, de faim et de soif dans le tristement célèbre camp Boiro.
Les héros relèvent des mythes et les mythes innocentent tout ce qu’ils touchent. Que dire donc de Kwamé Nkrumah, auteur de l’inoxydable « l’Afrique doit s’unir ou périr », en 1963 à Addis Abeba en se penchant sur le berceau de l’Organisation de l’Union Africaine? Fugace sera aussi le sort de Patrice Lumumba qui eut la brièveté de son discours prononcé devant le Roi des Belges, ou encore Thomas Sankara dont le discours sur la dette sera l’un des tout derniers.
Bref, ces dix discours (vidéo) reviennent sur 10 moments , 10 déclarations dont une compilation de Mandela (lors de sa libération mais aussi lors de l’annonce de son retrait) qui interpellent, questionnent et renvoient à notre actualité d’aujourd’hui.