Avec une augmentation 6% prévu en 2019, les émissions de Sukuk ou obligations islamiques à travers le monde devraient atteindre environ 130 milliards de dollars, contre 123 milliards de dollars en 2018, selon Moody’s Investors Service. L’émission augmentera pour la quatrième année consécutive.
Cette hausse s’explique selon Moody’s par l’intensification des activités en Arabie saoudite et en Malaisie qui a permis d’émettre de fortes émissions de 87 milliards de dollars au cours des six premiers mois, en hausse de 37% par rapport à la même période de l’année dernière, réduisant ainsi les besoins de financement. Toutefois, les volumes du second semestre devraient se modérer à environ 43 milliards de dollars.
L’Afrique s’affirme dans le Sukuk
Moody’s prévoit l’entrée sur le marché de « certains souverains africains » et note que l’Égypte a mis en place un comité de surveillance de la charia en avril pour superviser l’émission de sukuk. Ceci montre l’engagement de l’Égypte à élargir le marché financier islamique du pays.
« Nous nous attendons également à ce que la contribution de l’Afrique aux émissions mondiales de sukuk augmente à mesure que davantage de souverains y cherchent à diversifier leur base de financement. En plus de l’Égypte, l’Algérie, le Maroc (Stable Ba1) et le Soudan ont exprimé leur intérêt. Nous prévoyons au moins un milliard d’émissions de sukuk en Afrique en 2019 et 2020 » a déclaré l’agence.
Pour rappel, c’est en 2017 que le Nigéria (B2 Stable) et l’Africa Finance Corporation (AFC, A3 Stable) ont émis leurs premiers sukuk avec respectivement 280 millions de dollars et 150 millions de dollars. La Côte d’Ivoire (stable Ba3) et l’Afrique du Sud (stable Baa3) ont toutes deux placé environ 500 millions de dollars, soit la plus importante transaction en matière de sukuk en Afrique à ce jour.