La Tunisie avait rendez-vous dimanche 15 septembre avec les présidentielles. Plus de 26 candidats se disputaient le suffrage de 7 millions d’électeurs. Selon les premiers sondages sortis des urnes, Kais Saïed, 61 ans, candidat anti-système favorable au rétablissement de la peine de mort et le publicitaire Nabil Karoui, 56 ans, en prison depuis le 23 août pour des délits présumés de « blanchiment d’argent » et d' »d’évasion fiscale », sont partis pour s’affronter au deuxième tour. Selon les sondages publiés par Sigma Conseil sur El Hiwar Ettounsi, Kais Said passe premier avec 19,5% des voix devant Nabil Karoui second avec 15,5% des voix.
Quoi qu’il en soit, le successeur du président Béji Caïd Essebsi, mort le 26 juillet, n’aura pas d’état de grâce. La révolution intervenue en 2011 à la chute du président Ben Ali a apporté la liberté d’expression mais pas l’emploi et la prospérité économique. Les illusions sont à la mesure du taux de participation, estimé à 45%, boosté notamment par l’affluence en fin de journée.
Si les pronostics se précisaient, le premier ministre, Youssef Chahed, fragilisé par son bilan en demi-teinte et l’islamiste Abdelfattah Mourou, candidat du parti Ennahda, feront partie des grands perdants de ces élections. Idem pour le ministre de la Défense, Abdelkarim Zbidi, qui espérait, dans cette ambiance de ni favori ni outsider, tirer son épingle du jeu. Entre les deux tours, le champ politique tunisien devra vivre les législatives du 6 octobre.