L’Alliance Africaine pour le Commerce Electronique invite les pays du continent à fluidifier les échanges commerciaux en vue de renforcer leur compétitivité sur le marché mondial.
Par Achille Mbog Pibasso
Les faits sont saisissants. L’Afrique représente à peine 2% du commerce mondial. Les échanges intra-africains ne sont pas non plus logés à bonne enseigne, en moyenne 12%, avec des disparités d’une région à une autre. Alors que le Produit intérieur brut (PIB) en 2018 est de 3,5 % selon la Banque mondiale.
Une problématique réelle pour les économies africaines, confrontées à de multiples difficultés au rang desquelles l’insuffisance de l’électricité dont le taux d’accès se situe à environ 30 % à quoi l’on peut ajouter la quasi-absence des infrastructures matérielles et immatérielles.
Réunis à Yaoundé, au Cameroun, du 17 au 19 septembre 2019 dans le cadre de la 7è Conférence Internationale sur les Guichets Uniques, les pays membres de l’Association Africaine pour le Commerce Electronique (AACE) avec l’appui des institutions et des organismes à l’instar de l’Union africaine (UA) et de la Banque mondiale (BM) ont passé en revue, de nombreux aspects devant permettre d’améliorer le commerce électronique et les échanges intra-africains.
Sous le thème « Libérer le potentiel du commerce électronique et optimiser la chaine logistique internationale des pays sans littoral », il s’est agi pour la vingtaine de pays membres et des 300 participants constitués d’éminents experts dont ceux de l’Organisation mondiale du commerce (OMD), de l’Organisation mondiales des douanes (OMD) ou encore de la Conférence des Nations unies pour le commerce (CNUCED), de plancher sur des voies et moyens devant améliorer les échanges en Afrique.
Pour le président de l’AACE, Isidore Biyiha, par ailleurs Directeur général du Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUCE) du Cameroun, le moment est venu pour les pays africains de prendre véritablement leur destin en main.
Et pour cause, « le contexte a voulu que cette 7è Conférence internationale sur les Guichets uniques se tienne à une période charnière de l’Histoire du continent africain avec l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Comme on le sait, cette Zone de libre-échange « vise à créer un marché unique pour les marchandises et les services et faciliter la circulation des personnes et des biens ».
C’est dire qu’au-delà des spécificités de chaque Etat, il est surtout question pour les pays africains, d’opter pour un développement commun, harmonieux et solidaire. L’objectif étant d’approfondir l’intégration économique conformément à la vision panafricaine d’une « Afrique intégrée, prospère et pacifique » promue par l’Union africaine.
La Zone de libre-échange continentale africaine
« Aujourd’hui, en entretenant le moule de nos actions communes, et en scrutant l’horizon de l’intégration et de l’émergence économiques, nous avons les moyens de nous inscrire dans une véritable odyssée. Nos idées, nos échanges, nos solutions constituent l’énergie nécessaire qui doit permettre, au terme d’une propulsion réussie, d’entrer en orbite. Nous devons le relever en donnant aux générations actuelles d’ingénieurs, d’informaticiens, de logisticiens, d’économistes des transports, de juristes internationaux, les termes d’un challenge excitant, celui d’inventer, au soutien de notre démarche, les solutions idoines et exponentielles », a-t-il indiqué.
Dix ans après sa création, l’AACE revendique diverses réalisations, entre autres : l’élaboration et publication d’un guide de mise en œuvre de guichet unique en Afrique, organisation d’ateliers der sensibilisation sur le concept de Guichet unique du commerce extérieur dans plusieurs pays : Niger, Ouganda, Burundi, Egypte, Malawi, Tchad, Libéria, Botswana, Guinée Conakry, mise en œuvre de projets pilotes d’échange électronique de certificat d’origine dans les zones UEMOA et CEMAC, évaluation de l’impact des guichets uniques par le mécanisme de revue par les pairs, mise en place d’une plateforme centralisée d’échange de documents et de portail d’informations sur les formalités du commerce (statistiques, coûts, acteurs…)
Ouvrant les travaux au nom du Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, a félicité l’AACE pour des efforts entrepris visant l’amélioration des échanges à travers le continent insistant notamment que « le problème d’infrastructures physiques qui se pose pourrait être contourné par le biais de l’électronique ».
A travers des sessions plénières et des travaux en ateliers, les participants ont pris l’engagement d’épouser le contexte d’intégration économique promu par l’Union africaine à travers la ZLECAF. L’objectif étant autant que faire se peut, d’amener les pays africains à mieux commercer et à réduire des importations qui constituent un énorme frein au développement économique de l’Afrique.