Kojo Annan a profité de son discours liminaire prononcé lors du 9e Forum de recherche annuel Afrique-Australie à Perth, en Australie-Occidentale, pour exhorter la communauté africaine mondiale à soutenir les jeunes du continent.
M. Annan, fils de l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, a défendu la ressource la plus importante de l’Afrique – ses jeunes – à l’Université Murdoch, organisatrice du Forum en association avec Africa Down Under, pour soutenir la troisième commission de l’Université.
Cette initiative vise à renforcer les liens de l’Université Murdoch avec l’Afrique via son expertise en recherche et innovation, son intérêt stratégique et ses capacités de réseautage en Australie, en Afrique et dans le monde.
La troisième commission se concentre sur les six thèmes fondamentaux du programme d’action considérés par l’Africa Progress Panel tels que des études plus approfondies, une politique d’innovation plus audacieuse, une mise en œuvre plus rapide sur le terrain, un leadership politique renforcé, ainsi que la conception et le déploiement de solutions de recherche innovantes.
M. Annan, entrepreneur et investisseur aguerri, a reconnu l’importance de s’adresser au monde entier pour soutenir son appel à recourir à des mesures plus drastiques permettant de faire avancer et de mettre en œuvre un programme de transformation propre à l’Afrique.
« Nous avons de nombreuses occasions de transformer l’histoire de l’Afrique, empreinte de pauvreté et de corruption, en une histoire d’abondance, d’équité et de leadership puissant et moderne, systématiquement axée sur l’humain, » a déclaré M. Annan.
« Or, malgré cette pléthore d’opportunités, l’Afrique reste riche en ressources et pauvre en résultats.
Le continent dispose de vastes réserves d’or, d’argent, de diamant, de pétrole, de cuivre, de bois, etc. Pourtant, ces ressources ne suffisent pas pour aider le continent à sortir de la pauvreté.
C’est peut-être parce que le monde entier s’efforce presque exclusivement de tirer parti des abondantes richesses de l’Afrique en négligeant presque complètement de déployer sa ressource essentielle : les jeunes.
Comme le soulignait si éloquemment mon père : « Une société qui ne parvient pas à exploiter l’énergie et la créativité de sa jeunesse restera au bord du chemin. « »
Avec environ 60% de sa population âgée de moins de 21 ans, l’Afrique est le plus jeune de tous les continents.
Cependant, les jeunes Africains sont confrontés à la perspective du chômage et de la pauvreté. La Banque africaine de développement a signalé que 12 millions de jeunes étaient entrés sur le marché du travail africain en 2015, contre seulement 3,1 millions d’emplois créés.
M. Annan précise que, toutes les 24 heures, 22.000 jeunes Africains rejoignent les rangs des chômeurs, ce qui l’a amené à fonder une organisation appelée Africa10 (A10) dont l’objectif est de libérer le potentiel de la jeunesse africaine par le sport et l’éducation.
« Il est temps de transformer notre vaste population de jeunes chômeurs en une force économique. Nous devons leur fournir les bons outils, les former et libérer leur potentiel, » a-t-il déclaré.
« Il est temps de réaliser – comme le dit le proverbe africain – qu’il faut tout un village pour élever un enfant, et que nous sommes ce village, » a-t-il ajouté.
Dans son allocution d’ouverture de la Semaine de l’Afrique, la professeure Eeva Leinonen, vice-présidente de l’Université Murdoch, a souligné l’importance de collaborer pour atteindre des objectifs mondiaux communs.
« Ce n’est qu’en effectuant, ensemble, des recherches que nous pourrons aboutir à de nouvelles connaissances et résoudre des problèmes d’envergure mondiale », a déclaré Mme Leinonen.
« Grâce à des initiatives telles Africa Down Under et le Forum de recherche Afrique-Australie, nous pouvons mieux comprendre les structures efficaces permettant d’exploiter la formidable puissance cérébrale africaine à l’échelle mondiale. »