Une étude de la Banque africaine de développement révèle que l’Afrique centrale a besoin d’un énorme concours financier pour la construction des infrastructures permettant d’assurer l’intégration régionale.
Par Achille Mbog Pibasso
De toutes les cinq régions du continent, l’Afrique centrale est souvent présentée comme étant la région la moins intégrée avec à peine 2% d’échanges économiques. Une place à la queue du peloton qui est la conjugaison de nombreux facteurs au rang desquels, les barrières institutionnelles, mais aussi, l’insuffisance criarde des infrastructures.
Pour donner un coup de pouce à l’intégration dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), une étude de la Banque africaine de développement (BAD) révèle qu’il faut en moyenne 2 400 milliards de francs CFA. La mobilisation de cette enveloppe devant permettre de construire des infrastructures de communication, et par voie de conséquence, de favoriser la croissance économique dans cette zone.
Selon une répartition par secteur, cette étude publiée en septembre 2019 dans le cadre de la présentation de la stratégie de développement 2019-2025 révèle que 88 % des ressources devront être affectés dans le domaine des infrastructures et 12 % dans la facilitation du commerce et le renforcement des capacités.
Adopté en mars dernier par le Conseil d’administration de la BAD, ce document qui a pour but « d’accélérer l’intégration en Afrique centrale », met en lumière, des projets intégrateurs à même de donner un coup de pouce à l’intégration régionale.
Il s’agit entre autres, de la route Ouesso-Bangui-Ndjamena reliant le Congo, la Centrafrique et le Tchad et la navigation sur les fleuves Congo, Oubangui et Sangha, d’une longueur de 1310 km permettant d’assurer une liaison entre la République centrafricaine, le Tchad, la République Démocratique du Congo et la République du Congo. Des projets à valeur ajoutée en ce sens qu’ils feront progresser l’intégration économique dans cette partie du continent.
La construction et l’aménagement des routes terrestres et maritimes est un atout d’autant que le capital forestier de cette région pourrait être mieux valorisé grâce à une intégration économique plus approfondie d’autant que « les six pays du bassin du Congo couvrent 300 millions d’hectares de forêt productive, 18 millions d’hectares en conservation et 100 millions d’hectares non alloués » selon le Directeur général du bureau régional de la BAD pour l’Afrique centrale, Ousmane Dore.
En tout état de cause, il est urgent de « valoriser tout ce potentiel et vision stratégique de la BAD pour l’industrialisation de la filière bois en Afrique centrale estime qu’il est possible d’augmenter la surface totale des concessions dans la région de 50 millions d’hectares aujourd’hui à 75 millions d’hectares ainsi que les rendements de la production actuelle de 7 millions de m3 à 15 millions de m3 d’ici 2030 » a-t-il insisté.
Parmi les quarante-quatre projets intégrateurs financés par la BAD dans la sous-région, l’on peut citer entre autres, la construction du corridor Brazzaville-Yaoundé, la construction du pont sur le fleuve Logone entre le Tchad et le Cameroun, l’étude d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad, l’étude du projet de construction du pont sur le fleuve Ntem pour relier le Cameroun, le Gabon et la Guinée équatoriale, la construction du pont route-rail entre Kinshassa et Brazzaville et enfin le projet de connexion en fibre optique Central African Backbone devant couvrir les pays d’Afrique centrale.