Le ministère des Finances et la communauté des affaires sous les auspices du Groupement inter patronal du Cameroun se concertent dans l’optique d’encourager l’investissement privé par le biais d’une fiscalité incitative.
Par Achille Mbog Pibasso
Le Gouvernement camerounais à travers le ministère des Finances est allé à la rencontre des milieux d’affaires le 27 septembre 2019 à Douala, dans le but de « se parler pour se comprendre ». Cette rencontre entre le gouvernement et les investisseurs rentre dans le cadre d’un dialogue visant le renforcement du Partenariat public-privé (PPP).
Au regard de la conjoncture économique difficile dans laquelle se trouve le Cameroun malgré un taux de croissance évolutif ces dernières années, 3,5% en 2017, 3,8 % en 2018 et 4,2% projeté en 2019, des perspectives restent incertaines, d’autant que le principal soutien de la croissance économique, notamment la consommation et l’investissement sont plutôt mi-figue mi-raisin.
S’exprimant au nom de toute la Communauté des affaires, le président du Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) Célestin Tawamba, a indiqué que la perception dominante depuis la remise du document portant les propositions de réformes fiscales est que « la récolte n’a pas tenu la promesse des fleurs car lesdites propositions ont été dévoyées et dénaturées ».
Il s’agit pour l’essentiel, des propositions de réforme fiscale produites par le GICAM et rendues publiques en novembre 2018 jugées « pertinentes dans l’ensemble », mais seront pour certaines, d’application progressive. C’est le cas par exemple de la réforme de la délivrance de l’Attestation de Non Redevance (ANR), de la révision de certains Droits d’Assises et des propositions relatives à la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée).
Pour le ministre des Finances Louis Paul Motazé, les attentes du patronat ne peuvent être satisfaites au rythme souhaité par celui-ci car l’Etat fait face à des contraintes de diverses natures : la dialectique même de l’impôt qui veut qu’aucun contribuable ne veuille payer l’impôt, la situation de crise sécuritaire, les contraintes du programme économique et financier conclu avec le FMI, notamment ses exigences en matière de critères quantitatifs.
Telles sont les contingences actuelles mais qui ne constituent certainement pas un frein pour le dialogue de bonne foi, qui demande la prise en compte des intérêts bien compris des parties que sont le Gouvernement et le Secteur privé.
Au demeurant, l’Administration fiscale promet que dans le cadre du Comité permanent de concertation sur les questions fiscales et douanières, les échanges vont se poursuivre et certaines mesures ont déjà fait l’objet d’application dans la Loi de Finances 2019 tant en matière de fiscalité que s’agissant de la fiscalité interne. La concertation entre le ministère des Finances et les investisseurs camerounais a permis non seulement d’évaluer les propositions déjà formulées par le secteur privé mais aussi de parcourir les orientations de la Loi de Finances 2020.