L’agence de notation Standard & Poors maintient l’investment grade du Maroc (BBB-) en faisant passer la perspective de négative à stable. ‘Nous prévoyons que la croissance du PIB réel du Maroc sera d’environ 2,8% cette année [2019], freinée par la baisse de la demande extérieure et de la production agricole, et devrait rebondir à environ 4,0% d’ici 2021″, écrit l’agence.
Du reste, la situation budgétaire du pays devrait s’améliorer progressivement, grâce à la stratégie budgétaire globale du gouvernement et aux résultats de la privatisation au cours de la période de prévision, pour atteindre 3% du PIB en 2022. « Nous estimons que la ligne de précaution et de liquidité approuvée par le Fonds monétaire international (FMI) en décembre 2018 sous-tend la stabilité macrofinancière du Maroc et ses objectifs de politique économique et budgétaire’’, explique l’agence de notation.
S&P pourrait relever la note si les perspectives d’assainissement budgétaire s’amélioraient sensiblement ou si la transition en cours vers un taux de change plus flexible et ciblé sur l’inflation renforçait de manière significative la compétitivité extérieure du Maroc et sa capacité à résister aux chocs externes macroéconomiques. « Nous pourrions également augmenter les notations si la stratégie de diversification économique en cours au Maroc se traduisait par des taux de croissance économique moins volatils et plus élevés ».
Par contre, S&P pourrait abaisser la note si le gouvernement déviait de son plan d’assainissement budgétaire, ce qui entraînerait une dette publique nettement plus élevée par rapport à nos prévisions. Si les taux de croissance du PIB réel sont nettement inférieurs à nos attentes; ou les déséquilibres extérieurs se creusent, entraînant une augmentation significative des besoins de financement bruts de l’économie.
Les notations du Maroc restent limitées par un PIB par habitant inférieur à celui de pays bénéficiant d’une notation similaire, une dépendance économique importante vis-à-vis de l’agriculture, desbesoins sociaux élevés et une approche relativement lente en matière d’assainissement budgétaire.