Le taux de croissance de l’encours des crédits à l’économie par les banques togolaises, sur une base annuelle, est de 4,9% à fin juin 2019 contre 4,2% au 31 mars, selon les données communiquées lors de la troisième session annuelle du Conseil national du crédit (CNC) consacrée à l’examen de la situation économique, financière et monétaire du Togo.
A la fin décembre 2018, ce taux était de 4,1%. « Ce dynamisme a porté le ratio crédits à l’économie sur PIB à 40% au 30 juin 2019 », selon Demba Tignokpa, la ministre de la planification du développement et de la coopération du Togo.
Les données officielles indiquent un taux d’intérêt débiteur moyen des crédits bancaires qui s’est replié à 7,65% au 30 juin 2019, contre 8,52% un an plus tôt. Toutefois, note la ministre Tignokpa, lorsqu’on examine les nouvelles mises en place de crédits, elles ont connu une baisse de 8,1% sur les six premiers mois de l’année, par rapport à la situation observée durant la même période de 2018.
« De plus, les financements demeurent peu orientés vers l’habitat et l’agriculture, en dépit de l’importance de ces secteurs dans le développement économique et social du pays. A titre illustratif, à fin juin 2019, les crédits à l’habitat et à l’agriculture ne représentent que 4,3% et 0,2%, respectivement, du total des financements bancaires », a ajouté l’ancienne ministre de l’économie, des finances et des privatisations. Et d’appeler à « œuvrer pour relever le niveau des nouvelles mises en place de crédits et changer la structure de financement au profit des secteurs porteurs d’une croissance inclusive ».
En rappel, les établissements de crédits togolais sont frileuses dans l’octroi de crédits au secteur privé. Le problème, selon une analyse dressée dans le Plan national de développement (PND, 2018-2022), ne se trouve pas uniquement au niveau de l’accès au financement mais aussi à celui du coût exorbitant du crédit.
« Les statistiques disponibles indiquent que les taux de sortie sont entre 9% et 13 % pour les crédits bancaires et avoisinent parfois 18% voire 20% pour la microfinance. Dans un environnement caractérisé par un faible taux d’inflation, les taux réels semblent très élevés et constituent un véritable frein à l’entreprenariat en général et en particulier au développement des secteurs agricole, industriel et artisanal. Les statistiques sur la distribution du crédit indiquent aussi que les secteurs comme l’agriculture reçoivent peu de financement », lit-on dans le plan stratégique lancé en mars 2019 par le président Faure Gnassingbé.