La Banque africaine de développement, en partenariat avec le gouvernement de Madagascar et la Mutuelle panafricaine de gestion de risques (ARC), a lancé, ce jeudi 10 octobre, le cas malgache du Programme de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi).
Le programme ADRiFi, d’un montant supérieur à quatre millions d’euros, vise à renforcer la résilience du pays et à le rendre plus à même de gérer les risques de catastrophes liées aux aléas climatiques. Durant les cinq années d’exécution, il offrira ainsi un renforcement des capacités du pays en matière d’évaluation des risques de catastrophe, des systèmes d’alerte précoce et plans de contingence ainsi qu’un appui à la participation du pays au mécanisme de transfert des risques souverains de l’ARC.
Compte tenu de sa situation géographique, Madagascar est très vulnérable aux chocs climatiques, qui provoquent surtout de graves sécheresses dans le sud du pays. En vingt ans, la « Grande Île » a été frappée par plus de 63 catastrophes naturelles majeures, ayant des répercussions majeures sur l’économie du pays. C’est ce qu’explique le Général Mamy Nirina Razakanaivo, secrétaire général de la Cellule de prévention et gestion des urgences : « les catastrophes naturelles exercent une pression considérable sur les finances publiques de Madagascar et sur la croissance du PIB réel du pays. En 2017, le coût des dégâts liés aux catastrophes naturelles a été évalué à près de 4% du PIB, soit près de 420 millions de dollars américains, avec un manque à gagner de près de 1,4 point base en 2017. »
Plus de 13 millions de personnes, qui comptent pour près d’un tiers de la population totale, ont été affectées par ces catastrophes. Il s’agit principalement des populations les plus vulnérables. « À travers ce programme, nous allons renforcer les capacités des agences en charge de la gestion des risques de catastrophes. Cela bénéficiera aux petits exploitants agricoles et aux populations vulnérables du « Grand Sud » de l’île. Une attention particulière sera accordée aux femmes et aux enfants », prévoit Mohamed Chérif, responsable-pays de la Banque africaine de développement à Madagascar. « Cet effort est aligné sur notre stratégie-pays qui consiste à lutter contre la fragilité et à renforcer la résilience, contribuant ainsi au renforcement des capacités institutionnelles actuelles du pays en faveur d’une une meilleure gestion économique, sociale et politique. »
Le portefeuille actif de la Banque à Madagascar couvre 16 opérations actives pour un volume total net d’engagements avoisinant 334,4 millions d’euros. Le portefeuille couvre trois grands secteurs : le transport (52,6%), l’agriculture (37,5%) et la gouvernance (8%).