«Enjeux, défis et opportunités pour les Hommes d’affaires Africains», tel est le thème de la conférence organisée par ISAF (Investisseurs Sans Frontières) pourmarquer sa rentrée économique le 1er octobre 2019 à Ouagadougou . En rappel, ISAF a été porté sur les fonts baptismaux par des Hommes d’affaires africains en février 2019, avec pour objet de créer un climat agréable et sécurisé pour tous les investisseurs sur le continent. ISAF, déjà présent sur plusieurs pays dont la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, ambitionne de tisser sa toile sur tout l’espace ZLECAf à horizon 2025.
La rentrée économique de ISAF placée sous le co-parrainage du ministre des Affaires étrangères et de la coopération et de celui du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, a connu la présence d’un grand public au titre desquelles denombreuses personnalités nationales et internationales.
Pour camper le décor de l’événement, le président de l’Association des investisseurs Sans Frontières (ISAF), Arouna Nikiéma, tout en relevant que le but de cette association est de «tisser le plus grand et le plus puissant des réseaux d’hommes d’affaires indépendants en Afrique», n’a pas manqué de relever avec pertinence, que le monde politique offre aux hommes d’affaires «une opportunité de pouvoir franchir les barrières et mettre l’entreprise au centre du développement». Pour le président de BBS Holding, qui a également révélé l’idée de création du FISAF, qui est le Fonds d’investissement sans frontières, à hauteur de 100 milliards de francs CFA, «l’Afrique constitue un marché très vaste marché pour les investisseurs».
C’est ce qu’a également affirmé le ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, ajoutant que «le Burkina Faso a un potentiel réel qui fait qu’on ne doit pas avoir peur de s’ouvrir». A propos de la ZLECAf, le ministre Barry estime que «grâce à l’UEMOA et la CEDEAO, on peut investir ailleurs, mais on peut être limité, alors que la ZLECAf permet d’aller plus loin». De ce fait, il a alors encouragé ISAF à faire bouger les lignes, tout en promettant aux Investisseurs Sans Frontières, l’accompagnement du gouvernement.
L’expert-consultant en Relations internationales, Géopolitique et stratégie, Oumarou Paul Koalaga, a, dans un brillant exposé, mis en exergue, les défis et perspectives de la ZLECAf. Morceaux choisis: «Des opportunités d’investissement lucratives sont disponibles dans des secteurs tels que l’énergie, l’agriculture, la transformation de l’eau et des minéraux. L’agriculture (y compris l’agroalimentaire), qui devrait représenter un milliard de dollars en Afrique subsaharienne d’ici à 2030, attire de plus en plus d’investissements du secteur privé. (…)
La zone de libre-échange continentale devrait créer un marché africain d’une population potentielle consommatrice des biens et des services, estimée à environ 1,3 milliard d’habitants et d’un PIB de 2.500 milliards de dollars. (…) L’instauration d’une zone de libre-échange n’est pas synonyme d’effacement des frontières entre les pays membres mais c’est juste la création d’un espace commercial commun, afin de mieux défendre les intérêts commerciaux du continent. (…) Toutefois, l’élimination progressive des droits de douane entre les pays africains permettra d’augmenter de 60 % d’ici à 2022 le niveau de commerce intra-africain».