Par Ibrahima Dia Junior, envoyé spécial
Le premier forum Russie- Afrique a ouvert ses portes, mercredi 23 octobre, à Sotchi (Russie) en grande pompe avec plus de 47 chefs d’Etat et une centaine de personnalités de haut niveau.
Dans la cité balnéaire russe, le rendez-vous haut en couleurs s’inscrit dans le grand retour de la Russie sur les pas de la défunte Union Soviétique.
Les 10O 000 participants regroupant opérateurs économiques, membres de la société civile, hommes d’affaires et observateurs ont pris part à cette rencontre dite de la nouvelle donne, dans un esprit qui se veut multilatéral en opposition à l’unilatéralisme américain. La Russie se pose en alternative et voit dans l’Afrique, un relais à la fois de croissance et d’influence. Derrière le mot d’ordre, «il est temps de libérer le véritable potentiel de l’Afrique», sous les dehors de l’indignation face à un continent «sous-exploité», il y a un agenda russe implacable. Sera-t-il différent de ceux des partenaires traditionnels ? C’est à l’Afrique et à sa capacité de négocier dont dépendra la différence.
En attendant, le décors est planté. Experts , techniciens et panélistes vont discuter essentiellement des questions portant sur des projets communs notamment dans le domaine de l’énergie et de l’industrie.
Ainsi, ils aborderont à travers 16 séries de panels d’autres sujets relatifs à l’accès au marché du logement, entre autres l’innovation, la technologie et l’investissement en Afrique.
Pour le président russe, Vladimir Poutine, l’heure est venue de donner un nouveau visage au commerce entre l’Afrique et ses partenaires commerciaux.
L’homme fort de Moscou compte déployer une «armada lourde» en collaboration avec de grandes entreprises russe notamment Rosatom (fleuron nucléaire russe), pour aller à l’assaut du marché africain.
«Nous exportons actuellement pour 25 milliards de dollars de nourriture, soit plus que ce que nous exportons d’armes, à savoir 15 milliards de dollars. Et nous sommes capables de doubler au minimum ces échanges dans les quatre à cinq prochaines années», a-t-il informé en marge de cette rencontre, première initiative du genre entre pays africains et l’ex Union Soviétique.
S’exprimant sur le déficit de financement en Afrique, Alexander vedyakhin de la banque Sberbank a mentionné que les établissements bancaires russes viendront invertir en masse en Afrique.
Et de révéler qu’elles apporteront d’autres alternatives pour pallier au manque de financement à l’économie africaine.
Malgré la hausse de 17 % du volume d’échange commercial entre l’Afrique et la Russie , en 2018 (soit 20 milliards de dollars), le Kremlin s’est montré optimiste , estimant pouvoir ramener ce flux import/export à 40 milliards de dollars d’ici 2022.
Ibrahima junior Dia , envoyé spécial à sotchi