Effectuant une mission de solidarité commune dans la Corne de l’Afrique, Envoyée spéciale de l’Union africaine chargée des femmes, de la paix et de la sécurité, Mme Bineta Diop et la Chef adjointe des Nations Unies, Amina J. Mohammed, ont pris part à une séance de dialogue matinale portant sur la lutte contre le fléau du trafic d’êtres humains avec les femmes leaders éthiopiennes. Le forum ayant pour thème, « Le rôle transformateur des femmes dans la lutte contre le trafic des êtres humains : analyse de la dimension genre », a été organisé par l’Ambassade de Norvège en Éthiopie en collaboration avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, dans le cadre des efforts en cours pour lancer les projets nationaux « Blue heart » contre le trafic d’êtres humains dans le monde.
« L’Éthiopie a fait preuve de leadership dans la lutte contre le trafic des êtres humains en tant que premier pays de l’Afrique subsaharienne à s’associer à 30 autres pays participant à la Campagne « Blue heart » des Nations Unies. Le pays a également joué un rôle de premier plan dans la promotion de la participation des femmes à la vie publique, notamment par le biais d’un cabinet politique à moitié féminin. En fait, le prix Nobel de la paix qui vient d’être décerné au Premier ministre, Abiy Ahmed, souligne son rôle dans les efforts « d’augmenter de manière significative l’influence des femmes dans la vie politique et communautaire en Ethiopie », déclare-t-elle.
Mme Mohammed salue aussi le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, pour ses efforts visant à accroître le nombre de femmes occupant des postes de responsabilité dans la prise de décision dans des fonctions politiques ou autres. Ayant atteint 50% de parité dans son gouvernement, cela, souligne-t-elle, « fait preuve de leadership ». Elle le félicite pour le prix Nobel de la paix, qui souligne son rôle dans les efforts d’augmenter de manière significative l’influence des femmes dans la vie politique et communautaire éthiopienne.
La Chef adjointe dit que mobiliser les énergies, les compétences et les ressources « de toutes les parties de nos sociétés pour relever les défis mondiaux et réaliser les Objectifs de développement durable signifie, permettre aux femmes de se faire entendre et de jouer un rôle actif ». Ceci, fait-elle remarquer, « s’applique aussi à nos efforts de prévention et de lutte contre le trafic des êtres humains, en tant que plusieurs cibles des Objectifs de développement durable, appelant à lutter contre le trafic des êtres humains afin de prévenir les abus et l’exploitation, éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles, éradiquer le travail forcé et le travail des enfants et mettre un terme au crime organisé transnational.
Pour sa part, le Représentant régional de l’ONUDC du Bureau régional pour l’Afrique de l’Est, Amado Philip de Andre, félicite le Gouvernement éthiopien d’avoir « montré le bon exemple » et déplore que le crime odieux de trafic des êtres humains continue de toucher la région et le monde entier ».
« Au niveau régional, les pays d’Afrique subsaharienne comptent pour 55% de toutes les victimes du trafic totalisées dans le monde. En tant qu’homme, mari et père de deux filles, j’ai le sentiment qu’il est de la responsabilité d’écouter, de contribuer et de plaider en faveur de la réduction de ce crime et que les poursuites aboutissent. Ceci est personnel pour moi ; J’espère que vous ressentirez le même désir d’y mettre fin ! Je dois faire partie de la prévention et des solutions. Je vous encourage tous à être des messagers et des ambassadeurs de cette noble cause. Les Éthiopiens ne sont pas à vendre », plaide-t-il.
L’envoyée spéciale de l’UA, Bineta Diop, salue l’Éthiopie pour avoir rejoint la campagne « Blue Heart ». « Je suis heureuse que la campagne prenne de l’ampleur et rassemble davantage d’acteurs pour lutter contre le fléau du trafic des êtres humains », indique-t-elle.
Parmi les intervenants figuraient des représentants du Gouvernement et de la société civile œuvrant pour la réadaptation et la réinsertion des victimes revenant des pays du Moyen-Orient, avec certains de leurs organes manquants ; atteints de maladies et même ayant conçu des enfants. Les femmes reviennent brisées et avec de nombreux problèmes de santé.
Les discussions ont mis l’accent sur les liens existant entre l’autonomisation des femmes et la promotion d’une croissance durable, ce qui suppose, lever les obstacles à l’accès aux ressources économiques, accroître l’accès à l’éducation, maintenir les filles à l’école et prévenir le trafic des êtres humains. Des réponses intégrées sont nécessaires. Ces points, ayant fait écho au forum, doivent être conformes au protocole contre le trafic des êtres humains et aux autres engagements internationaux qui associent toutes les acteurs, le secteur privé et la société civile, ainsi que des secteurs gouvernementaux tels que la justice pénale, les services sociaux, la santé et l’éducation.
Il est également noté que les femmes doivent participer à la conception et à la mise en œuvre d’interventions et de services destinés à prévenir et à réintégrer les victimes du trafic des êtres humains. Elles sont touchées de manière disproportionnée, elles sont victimes des systèmes qui leur ont fait défaut et, en tant que tels, les solutions doivent être adaptées et inspirées par leurs forces et leurs expériences.
Déclaration complète du Secrétaire général adjoint ici :