En novembre prochain, le président camerounais prendra la décision finale d’autoriser les Vietnamiens à revenir au sein de l’instance dirigeante d’exploitation de la coentreprise Nexttel, apprend Financial Afrik de sources proches de la partie asiatique. Le lobby déployé par le milliardaire Baba Danpullo semble n’avoir pas été suffisant dans ce conflit d’entreprise qui handicape le troisième opérateur téléphonique camerounais.
A noter que du 1er au 3 novembre 2019, le vice-Premier ministre vietnamien, Vuong Dinh Hue, effectuera une visite officielle au Cameroun pour, entre autres, trouver une solution définitive à ce dossier avec la partie camerounaise.
Après plus d’un an de divergences entre les deux associés de l’entreprise, le comité interministériel présidé par le Premier ministre camerounais a tenu de nombreuses réunions et réalisé des enquêtes indépendantes au terme desquelles se dégage une liste de 22 recommandations approuvées en juillet 2019. Cette feuille de route traitait directement de la question des ressources humaines vietnamiennes et du rôle de Viettel Global dans la coentreprise. Le Comité interministériel a recommandé que le personnel vietnamien empêché par Bestcam de travailler, retrouve son titre, son poste, ainsi que ses droits et avantages sociaux.
« La décision à venir du président camerounais est motivée par la volonté de l’Etat camerounais de tout mettre en œuvre pour garantir les droits légaux des partenaires vietnamiens au Cameroun », a fait savoir la source proche de la partie vietnamienne.
Les deux partenaires en conflit, Bestcam de Baba Danpullo et Viettel Global (ce dernier détenant 70% des actions de la coentreprise), ont porté ombrage aux relations entre les deux pays. En mai 2019, un émissaire représentant le gouvernement vietnamien avait conduit une délégation au Cameroun dans le but de trouver rapidement les diverses orientations de solutions. A la suite de cette réunion, le président Camerounais avait personnellement chargé le Premier ministre de rechercher et de trouver des propositions pour régler le litige.
Dans cette perspective, le comité interministériel avait été créé et s’est réuni à plusieurs reprises pour organiser et mener des enquêtes indépendantes. Reste à savoir si Paul Biya suivra toutes les 21 recommandations dont certaines sont défavorables à Baba Danpullo, son grand soutien dans le Nord.