Le chronogramme des activités adopté par le Conseil d’administration met un accent sur l’ouverture du Marché financier envers le public avec en prime des mesures incitatives, et l’engagement des Etats d’Afrique centrale à pousser les entreprises à se coter en bourse.
Par Achille Mbog Pibasso
Dès l’année prochaine, le Marché financier d’Afrique centrale entend s’imposer comme un acteur incontournable dans le financement des économies sous-régionales. Le Conseil d’administration de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC) réuni en session le 18 octobre 2019 à Douala, a adopté un plan d’action devant donner plus de visibilité et de crédibilité à cette institution.
A en croire le Directeur général de la BVMAC Jean Claude Nbgwa, il est question de mettre un accent sur la sensibilisation des acteurs et sur le grand public afin qu’ils s’approprient ce mécanisme de financement qui dispose d’une expertise avérée pour accompagner le développement des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
« C’est une vaste campagne de sensibilisation et d’information qui s’ouvre aujourd’hui car venir à la bourse nécessite une transformation de la mentalité. Il faut ouvrir le marché de capitaux au public. Le but final est de passer à un marché financier accrocheur, rendre crédibles toutes les opérations de cotation », a-t-il indiqué.
Pour mieux implémenter cette action, le Conseil d’administration a donné quitus pour les cotations boursières à distance, c’est-à-dire, des opérations pouvant se faire directement dans les six Etats à partir des terminaux dédiés. De même, il a été préconisé que les séances de cotation qui se tiennent trois fois par semaine pourraient devenir quotidiennes au regard de l’évolution du marché.
Au-delà des autres acteurs marchés, entre autres, les Sociétés de bourse et les représentants des Emetteurs, la responsabilité des pays de la CEMAC est interpellée, afin de pousser des entreprises à souscrire des opérations de cotation boursières. Pour cela, les Etats devraient libérer le capital desdites entreprises comme cela a été le cas par exemple avec la Société des eaux minérales du Cameroun (SEMC), la Société camerounaise des palmeraies (SOCAPALM) et la Société forestière et agricole du Cameroun (SAFACAM) toutes alors cotées la Douala Stock Exchange (DSX).
L’engagement des pays de la CEMAC
S’il est vrai que les dirigeants de la Bourse ne sauraient « contraindre » les Etats à amener les entreprises à faire leur introduction en bourse, il est aussi vrai que c’est « un engagement ferme de nos Etats qui ont décidé que les deux anciennes bourses doivent fusionner pour donner naissance à l’actuelle nouvelle BVMAC et qui devrait être encadré pour devenir un Marché financier attractif ».
Toutefois, a précisé M. Nbgwa « des entreprises ont été identifiées dans les six Etats pour que nous ayons au moins une entreprise cotée en bourse dans chacun des six Etats de la CEMAC. Pour l’instant, nous ne pouvons pas savoir combien d’entreprises vont rejoindre le marché financier car c’est un processus qui requiert beaucoup de critères ».
Pour l’implémentation du plan d’action 2020, la BVMAC pourrait compter entre autres, sur l’appui de la Banque africaine de développement (BAD) dans le processus de cotation des entreprises en bourse sans oublier d’autres mesures incitatives à l’instar de la réduction des coûts d’introduction et d’émission sur le Marché financier régional.
Depuis le 04 juillet 2019, date de la fusion des Marchés financiers de la CEMAC, la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique a repris à son actif, les valeurs mobilières héritées des deux anciennes structures du Marché financier dans ses compartiments Actions et Obligations.
Après le transfert de la plateforme NSC V900 de Libreville à Douala – la DSX utilisait le système TITAN – la totalité des valeurs inscrites à la cote est de dix sept, soit 4 Actions et 13 Obligations.
La première session de cotation de la BVMAC en tant que Bourse unifiée d’Afrique centrale a eu lieu le 05 juillet 2019. Depuis lors, le nombre total de capital échangés sur le premier compartiment est de 6 893 actions, alors que 936 645 titres de créances ont été échangés dans le second compartiment. Quarante-huit séances de cotations ont eu lieu jusqu’alors tandis que l’on a enregistré au total, soixante-huit transactions dont cinquante quatre sur le marché des titres de capital et quatorze sur le marché des obligations.
Au 21 octobre 2019, la capitalisation boursière est respectivement de 253 347 837 316 milliards de FCFA pour le compartiment des actions et 796 789 295 328 FCFA pour le marché obligataire, alors que le chiffre d’affaires s’élève de part et d’autre à 158 milliards de FCFA et 5,8 milliards de FCFA.