L’augmentation de capital de la BAD est en discussion aujourd’hui à Abidjan . Le capital de la première institution financière multilatérale africaine devrait croître de 125%, passant de 100 à 225 milliards de dollars. C’est le contenu de la résolution soumise à l’appréciation des gouverneurs.
Le processus a été long, déclare madame Nialé Kaba, ministre ivoirien du Plan et du développement et président du Conseil des gouverneurs du groupe de la BAD, à l’entame, jeudi 31 octobre 2019, de la 5ème reunion extraordinaire du Conseil des gouverneurs de la BAD, ouverte en présence du président ivoirien
Alassane Ouattara, de Daniel Kablan, vice président et de Mamadou Gon Coulibaly, premier ministre.
« Le sujet de l’augmentation de capital a été ardemment débattu pendant deux ans, parfois avec passion mais toujours avec intérêt», explique Nialé Kaba.
Le processus a démarré en 2018 à Busan (Corée du Sud) quand le conseil des gouverneurs mandata le comité consultatif pour piloter l’opération. Après quatre réunions tenues successivement à Washington, Rome, Malabo et Sharm El-Cheikh, le conseil consultatif est arrivé au terme de sa mission par une résolution soumise aux gouverneurs et devant, si elle est approuver, consacrer la 7 ème augmentation générale de capital de la Banque Africaine.
. «L’objectif c’est de donner à notre institution les moyens de mener sa mission en faisant face aux nombreux défis de l’Afrique», rappelle madame Kaba
Pour sa part, le président de la BAD, Akinwimi Adesina, remerciant l’engagement du président Ouattara, son gouvernement et le peuple ivoirien, depuis le retour de l’institution en Côte d’Ivoire, en 2014, a souligné l’aboutissement de deux années de dialogue constructif, rendant hommage au soutien constant des actionnaires.
L’événement intervient alors que la Côte d’Ivoire est admis, il y a tout juste une semaine, au guichet central de la BAD, une «première rare», rappelée par Adesina dans un tonnerre d’applaudissements. «Avec cette augmentation de capital, nous renforcerons notre engagement en nous assurant que nos actions touchent aussi les pays les moins développés et les millions de personnes à travers l’Afrique».
Pour sa part, le président Alassane Ouattara a mis l’accent sur les ODD, l’agenda 2063 de l’Union Africaine et la vision des High Five (5 priorités) de la Banque Africaine de Développement. «Une clé pour atteindre ces agendas est,pour les pays africains, de mobiliser des financements et d’en assurer un usage efficient ».
« La Côte d’Ivoire a reçu de la BAD un cumul de 1730 millions UC entre 2011 et 2019 », rappelle le président Ouattara qui a dés le départ apporté son soutien à la Banque en vue d’une augmentation de capital nécessaire et indispensable au vu des défis économiques à relever et des déficits de l’Afrique (un gap estimé entre 68 et 105 milliards de dollars) en matière d’infrastructures.