Au terme de sa mission à Cotonou, du 24 octobre au 5 novembre 2019, l’équipe du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Luc Eyraud, tire un bilan positif de la cinquième revue du programme économique et financier triennal du Bénin soutenu par le FMI dans le cadre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC).
« Les résultats obtenus dans le cadre du programme ont été très satisfaisants au premier semestre 2019. Les autorités et la mission du FMI se sont mises d’accord sur des mesures de politiques budgétaires pour le projet de budget 2020 afin de garantir les principaux objectifs du programme et de maintenir le déficit sous la norme régionale de l’UEMOA de 3,0 % du PIB », lit-on dans le communiqué. « Les performances économiques récentes du Bénin restent bonnes en dépit d’un environnement extérieur moins favorable et de la fermeture de la frontière avec le Nigeria. Le PIB réel devrait croître de 6,4 % en 2019, sous l’impulsion notamment des secteurs de l’agriculture et du transport. La croissance devrait s’accélérer en 2020 et rester soutenue à moyen terme, tirée par le dynamisme de la production cotonnière, des BTP et des activités portuaires », a déclaré M. Eyraud.
L’inflation des prix à la consommation, affectée par la forte production agricole, a suivi une tendance à la baisse de 1,4 % au cours des neuf premiers mois de 2019, par rapport à la même période un an auparavant. On s’attend à ce qu’elle demeure bien en deçà du plafond régional de 3,0 % en 2019 et 2020. Le déficit budgétaire pour 2019 est estimé à 2,3 % du PIB. « Les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par le FMI ont été très satisfaisants jusqu’à présent. Tous les critères quantitatifs de performance à fin juin 2019 et le repère structurel du programme à fin septembre ont été respectés. « Les autorités béninoises et la mission du FMI se sont accordées sur les mesures du projet de budget 2020 afin d’atteindre les objectifs clés du programme.
Ces mesures devraient permettre au déficit budgétaire projeté de rester nettement inférieur à 3,0 % du PIB l’an prochain, conformément au critère régional. Le FMI s’est félicité des efforts prévus dans le budget pour mobiliser les recettes intérieures, ce qui permettra d’allouer davantage de ressources aux programmes de développement et de promouvoir une croissance inclusive. « Les services du FMI ont noté avec satisfaction que le ratio de la dette publique se stabiliserait cette année et diminuerait en 2020, en raison de la discipline budgétaire soutenue et de la forte croissance économique.
Le reprofilage de la dette en 2018 et l’émission d’euro-obligations en 2019 ont permis de réduire les coûts d’emprunt, de diversifier la structure de financement et d’allonger la maturité de la dette. « Cependant, relève la mission du FMI, ces opérations peuvent aussi créer de nouvelles vulnérabilités qu’il est nécessaire de prendre en compte ».
Dans ce cadre, les services du FMI ont encouragé les autorités à continuer de renforcer leur cadre de gestion de la dette et se sont félicités de leur décision de mettre à jour la stratégie de gestion de la dette à moyen terme. « L’équipe du FMI tient à remercier les autorités, les diverses parties prenantes et le personnel technique pour leur soutien et leurs discussions constructives. » La mission a rencontré Abdoulaye Bio Tchané, Ministre d’État chargé du Plan et du Développement, Romuald Wadagni, Ministre de l’Économie et des Finances, Alain Komaclo, Directeur National de la Banque Centrale Régionale, BCEAO, et d’autres hauts fonctionnaires.