Le Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale prévoit légèrement à la hausse, le taux de croissance pour les pays de la CEMAC.
Par Achille Mbog Pibasso
Le taux de croissance au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) devrait connaître une légère remontée pour se situer à 2,7% en 2019, contre 1,8% en 2018. Un point de plus engrangé, certes en deçà des prévisions en début d’année, où la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) tablait sur un taux de croissance régional de 3%.
D’après le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale réunit le 08 novembre 2019 à Yaoundé au cours de sa troisième session ordinaire de l’année, les économies de la sous-région devraient de manière globale, connaître un recul par rapport aux projections d’il y a un an.
Une situation liée aussi bien au contexte économique mondial qui a une incidence sur les économies des pays de la sous-région, mais également au contexte sécuritaire tendu dans certains pays qui ont un réel impact sur les économies des six pays de la CEMAC.
Toutefois, pour ce qui est des perspectives à court terme, « l’activité économique des pays membres continuera de se relancer, bien qu’à un rythme plus modéré qu’attendu » a indiqué le Gouverneur de la BEAC Abbas Mahamat Tolli.
Parmi les principaux indicateurs, l’on prévoit une maîtrise des pressions inflationnistes sous le seuil communautaire – 3% -, avec un taux d’inflation à 2,5 %, contre 2,2 % en 2018; un excédent du solde budgétaire base engagements, qui remonterait à 0,8 % du PIB (Produit intérieur brut) contre – 0,3 % du PIB ; un creusement du déficit du compte courant passant de 2,7 %:o du PIB à 3,6 % et une expansion de la masse monétaire de 8,3 %, pour un taux de couverture extérieure de la monnaie qui se situerait autour de 68,5 % à fin 2019.
Tenant compte de ces perspectives macroéconomiques et après analyse du fonctionnement du marché monétaire et des facteurs de risques pesant sur la stabilité monétaire, le CPM a décidé de maintenir inchangés le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO) à 3,50 % ; le faux de la facilité de prêt marginal à 6,00 % ; le taux de la facilité de dépôt à 0,00 % ; les coefficients des réserves obligatoires à 7,00 % et 4,50 % sur les exigibilités à vue et à terme respectivement.
En vue d’apporter des réponses efficaces sur le fonctionnement du marché monétaire, le CPM soutien les mesures envisagées par la BEAC pour résorber la liquidité excédentaire des banques.
Dans cette optique, le Comité « a pris acte des actions de la Banque Centrale en vue du renforcement du secteur financier et de l’amélioration du fonctionnement du marché interbancaire, d’une part, et du soutien que la Banque Centrale apporte à la centralisation des dépôts publics dans ses livres, d’autre part. Il a également validé les projets de textes du cadre réglementaire révisé relatif au taux effectif global, à la répression de l’usure et à la publication des conditions de banque dans la CEMAC » rapporte le communiqué. Le CPM a également adopté la Charte de bonne conduite des acteurs du marché monétaire de la CEMAC et validé plusieurs projets de textes réglementaires qui encadrent le fonctionnement du marché des valeurs du Trésor. Un acte de nature à consolider l’avènement d’un Marché financier unique en Afrique centrale, opérationnel depuis le 04 juillet 2019.