Le journalisme et les médias jouent un rôle central dans le façonnement de notre monde, l’information du public et l’influence des décideurs politiques et économiques. Il n’est pas étonnant que cette période de bouleversements majeurs, que connaît le secteur des médias et de l’information, ait également été marquée par une volatilité économique et politique croissante.
Mais ces mêmes forces, qui participent à la mutation de l’information, à l’instar de la propagation rapide des téléphones mobiles et de l’Internet, apportent aussi énormément d’opportunités pour bâtir un monde plus pacifique, plus prospère et plus inclusif. Plus les dirigeants travailleront ensemble au-delà des frontières et entre les secteurs public et privé, mieux nous serons en mesure de saisir ces opportunités.
C’est l’objectif principal du forum Africa Business Media Innovators qui se tient cette semaine à Dakar. Le forum s’inscrit dans le programme Bloomberg Media Initiative Africa, une collaboration entre les principales universités africaines, les organismes à but non lucratif et le secteur privé, visant à renforcer le journalisme financier et les données économiques à travers le continent.
La conférence de cette semaine réunit les dirigeants de certaines des plus grandes et des plus influentes organisations médiatiques du monde, ainsi que des leaders dans le secteur de la technologie, des hauts responsables de gouvernements et des organisations à but non lucratif d’Afrique et du monde entier. C’est l’occasion de discuter des grandes tendances qui sont en train de modifier le paysage de l’information et des médias, des stratégies les plus efficaces pour faire face aux changements et de la meilleure façon d’exploiter le pouvoir des médias pour améliorer nos vies.
Les enjeux ne pourraient pas être plus importants. L’information donne du pouvoir au peuple et lui ouvre des portes, mais la désinformation peut contribuer à l’instabilité politique et économique ainsi qu’aux mauvaises décisions des entreprises et des investisseurs. La technologie mobile a permis aux gens d’avoir accès à des points de vue et à des perspectives plus diversifiées, mais elle a également bouleversé les modèles économiques traditionnels des organismes de presse.
Les pays du monde entier font face aux mêmes enjeux. Pour y répondre, il faut une combinaison de politiques gouvernementales intelligentes, de technologies et de leadership du secteur privé. Personne n’a toutes les réponses, et c’est pour cette raison que le forum, et plus largement l’initiative dont il fait partie, vise à rassembler des personnes issues de secteurs et de pays différents pour partager leurs idées.
Nous avons lancé le programme Bloomberg Media Initiative Africa en 2014 dans trois des plus grandes économies du continent : le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud. À ce jour, plus de 600 professionnels ont suivi une formation spécialisée en journalisme financier. Nous avons élargi cette année l’initiative à cinq autres pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie. Le programme ne s’est pas seulement étendu sur le plan géographique, il marque également son expansion en Afrique francophone.
Un secteur de l’information et des médias fort peut être un puissant moteur de croissance économique ; et ce potentiel n’est nulle part ailleurs plus grand qu’il ne l’est en Afrique. L’Afrique présente la population la plus jeune au monde qui connaît la croissance la plus rapide. Le continent compte de nombreuses économies parmi les plus dynamiques et des entrepreneurs parmi les plus innovants du monde.
Des informations et des données fiables peuvent contribuer à ce que le plus grand nombre profite des avantages de la croissance, tout en aidant les entreprises africaines à grandir et à créer des emplois. Par ailleurs, des données économiques fiables permettent de promouvoir la transparence et la responsabilisation, favorisant ainsi la bonne gouvernance et attirant de nouveaux investissements. Comme le dit le vieil adage : « l’information est la première ébauche de l’histoire ». Plus la première ébauche sera bonne, plus l’avenir sera prometteur, en Afrique comme ailleurs.