Par Albert Savana.
Dix mois après avoir été investi président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina ne déroge pas à sa réputation. Depuis son élection, il multiplie réformes et chantiers pour mettre son plan d’émergence sur les rails.
Andry Rajoelina est ambitieux. Il entend clairement rattraper le retard de Madagascar en termes de développement grâce au plan qu’il a élaboré en amont de la présidentielle : l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar. Ce plan, qui s’articule autour de treize axes prioritaires (paix et sécurité, lutte contre la corruption, énergie et eau pour tous, éducation et emploi décent, santé, industrialisation…), a reçu le feu vert de la Banque mondiale début novembre, et les discussions pour le déblocage des fonds sont en cours.
C’est un chantier titanesque, mais Andry Rajoelina voit grand. En dix mois, il n’a eu de cesse d’aller sur le terrain afin de lancer des projets structurants qui vont directement bénéficier à la population. Parmi les derniers travaux initiés, figurent ceux de la construction de la station de pompage à Namakia, dans le Nord de Madagascar, afin de répondre aux besoins en eau potable de la population de Diégo-Suarez.
Chantiers éducatifs et énergétiques
À Diégo-Suarez ce week-end, il a également lancé la construction d’un lycée aux normes internationales, comprenant une douzaine de salles de classe pour une capacité totale de 600 élèves. Ce lancement intervient une semaine après celui du lycée de Tsimahavaokely à Morondava, dans la région Menabe. Une université aux normes internationales, qui bénéficiera d’une connexion internet à haut débit, est également en train de sortir de terre à Morondava. Elle profitera aux cinq districts environnants.
Dans le secteur énergétique, la construction d’une centrale solaire hybride d’une capacité de 3MW a commencé à Kimony, dans la région Menabe. Opérationnelle d’ici le mois de juillet 2020, elle couvrira à terme les besoins en électricité de la ville de Morondava et des environs. Ce projet répond au défi lancé par Andry Rajoelina de doubler la capacité de production en électricité du pays grâce aux sources d’énergies renouvelables.
Les travaux de construction d’une centrale agro-photovoltaïque d’une capacité de 4,9MW, qui alimentera Antsirabe et ses environs, ont commencé à Tsaratanana Antsirabe. Amorcés fin octobre, ils devraient être achevés en avril 2020.
Réhabilitation de la RN44
Côté infrastructures, l’un des grands défis lancé par Andry Rajoelina lors de sa campagne électorale est la réhabilitation de la RN44. Les travaux de bitumage entre Moramanga et Ambatondrazaka, qui ont commencé mi-octobre, dureront 18 mois et les premières étapes des réhabilitations seront permises grâce au financement propre de l’État malgache.
Les volets culturels et sportifs ne sont pas en reste, puisque les travaux de construction ou de rénovation de complexes sportifs sont en cours dans plusieurs villes de Madagascar comme à Ambatondrazaka, Toamasina ou encore Antsiranana. La première pierre de la toute première Académie Nationale des Arts et de la Culture (ANAC) a été posée mi-novembre à Antananarivo. Un projet emblématique pour l’identité du pays, comme l’a souligné Andry Rajoelina, «convaincu que la culture est l’un des piliers de développement du pays ».
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